À trois jours de la date butoir fixée par Washington, Amazon aurait formulé une offre de rachat pour TikTok, selon des informations du New York Times. Une démarche de dernière minute alors que le réseau social chinois aux 170 millions d’utilisateurs américains fait l’objet d’une injonction de vente sur fond de tensions politiques et de sécurité nationale.
Une tentative d’acquisition dans un contexte politique tendu
L’offre aurait été transmise directement au vice-président américain JD Vance et au secrétaire au Commerce Howard Lutnick, précise le quotidien citant plusieurs sources proches du dossier. Cette initiative intervient alors que Donald Trump, récemment revenu à la présidence, a affirmé qu’un accord serait trouvé avant la date limite du 5 avril, sans pour autant préciser les modalités de la transaction.
Pour rappel, une loi votée en 2024 impose à ByteDance, maison mère chinoise de TikTok, de céder ses activités américaines à un acteur non chinois sous peine d’interdiction. Initialement prévue pour janvier, cette échéance a été repoussée de 75 jours après l’arrivée de Trump à la Maison Blanche.
Une opération sous surveillance
Une reprise de TikTok par Amazon ne manquerait pas d’attirer l’attention des autorités antitrust américaines, notamment la Federal Trade Commission et potentiellement le ministère de la Justice. Les régulateurs pourraient s’intéresser aux conséquences d’une telle acquisition sur la concurrence, notamment en matière de données, de publicité numérique et d’hébergement dans le cloud -un secteur où Amazon est en concurrence directe avec Oracle, actuel partenaire infrastructurel de TikTok aux États-Unis et d’ailleurs en lice pour un potentiel rachat.
Certaines sources interrogées par le New York Times se montrent toutefois sceptiques quant au sérieux de l’offre, laissant entendre qu’il pourrait également s’agir d’un mouvement tactique destiné à peser dans les discussions.
Vers une scission partielle de TikTok ?
Parallèlement, les scénarios de scission de TikTok de ByteDance continuent d’être évoqués. Selon plusieurs médias, une entité juridiquement distincte pourrait être créée, avec une répartition des actions reflétant les participations actuelles des investisseurs (dont 60 % seraient étrangers). Des acteurs comme Oracle pourraient alors entrer au capital sous la forme d’une participation minoritaire.
À ce stade, ni ByteDance ni les autorités chinoises n’ont officiellement validé le principe d’une cession, mais les discussions se poursuivent dans un climat d’urgence croissante. Amazon n’a pas encore commenté publiquement l’information.