OpenAI a déposé une contre-plainte contre Elon Musk, qu’elle accuse de tenter de nuire à l’entreprise avec une série d’actions jugées abusives. L’objectif affiché : bloquer ses attaques publiques et judiciaires, et protéger la gouvernance de l’entreprise.
Une contre-attaque après des mois de tensions
Le bras de fer entre OpenAI et Elon Musk continue. L’entreprise a annoncé avoir déposé une contre-plainte visant à stopper ce qu’elle qualifie de campagne de déstabilisation orchestrée par son ancien cofondateur. Dans les documents transmis à la cour fédérale de San Francisco, OpenAI estime que Musk cherche à ralentir ses activités et à prendre le contrôle de ses innovations, à des fins personnelles.
D’après l’entreprise, Musk aurait tenté à plusieurs reprises de nuire à sa réputation et de freiner son développement, en multipliant les critiques publiques, en lançant plusieurs poursuites et en proposant une offre de rachat jugée fictive. Cette dernière, de près de 97 milliards de dollars, a été rejetée à l’unanimité par le conseil d’administration d’OpenAI.
Le cœur du conflit : la structure d’OpenAI
Elon Musk, qui a quitté OpenAI en 2018, reproche à l’entreprise d’avoir abandonné sa mission d’origine, à savoir « développer une intelligence artificielle au service de tous », au profit de logiques commerciales. Il critique en particulier sa transformation en 2019 en structure à « profit plafonné », et son projet actuel de devenir une société d’intérêt public.
OpenAI défend ce changement, qu’elle considère comme nécessaire pour continuer à lever des fonds et financer ses recherches, dans un contexte où les coûts liés à l’intelligence artificielle explosent. La société veut d’ailleurs rassurer et affirme que son bras non lucratif continuera d’exister et bénéficiera de ressources dédiées à des projets dans l’éducation, la santé ou encore la recherche scientifique.
La tension est aussi politique : plusieurs associations et groupes syndicaux ont demandé au procureur général de Californie d’enquêter sur la conformité de cette conversion. De son côté, vous le savez, Elon Musk a lancé sa propre entreprise concurrente, xAI, en 2023. X, anciennement Twitter, est d’ailleurs même en cours de rachat par xAI.
Le procès principal, qui oppose Musk à OpenAI depuis août dernier, doit commencer au printemps 2026. En attendant, la société espère obtenir une injonction pour empêcher Musk de poursuivre ses actions, qu’elle qualifie d’illégales et déloyales. Faire taire Elon Musk risque néanmoins d’être particulièrement compliqué.