Depuis plusieurs semaines, la gestion du trafic aérien aux États-Unis est sous pression. En février, un accident a fait 67 morts lorsqu’un hélicoptère de l’armée américaine est entré en collision avec un avion commercial. Dans la foulée, plusieurs quasi-collisions ont eu lieu à des aéroports majeurs comme Washington et Chicago. Face à ces événements, Elon Musk affirme que le système de communication des contrôleurs aériens est proche de la catastrophe et pousse pour une modernisation rapide… avec Starlink. Problème : Verizon avait déjà un contrat de 2,4 milliards de dollars avec la FAA pour cette mission. Et depuis peu, l’administration Trump semble vouloir lui retirer le deal pour le confier à Starlink, propriété de SpaceX. Vendredi dernier, des responsables de la FAA ont même ordonné à leur personnel de trouver des fonds pour financer l’opération, sans laisser de traces écrites.
Un contrat qui disparaît, un autre qui apparaît ?
Officiellement, Verizon est toujours en charge du projet. Mais Elon Musk a déjà fait livrer 4 000 terminaux Starlink à la FAA, expliquant sur X qu’ils étaient gratuits pour les contribuables et qu’ils serviraient à restaurer la connectivité du contrôle aérien en urgence. Il a aussi affirmé que le système actuel se dégrade très rapidement.
Le plus surprenant dans cette affaire, c’est la façon dont les discussions sont menées. Les ordres de financer Starlink ont été donnés uniquement à l’oral, sans documents officiels. Une source anonyme estime même que quelqu’un ne veut pas de papier derrière tout ça.
Musk et la FAA : un mélange explosif
Si cette situation fait polémique, c’est parce que Musk n’est pas qu’un simple entrepreneur décrochant des contrats publics. Il dirige aussi le Département de l’efficacité gouvernementale, cette entité créée sous Trump pour rationaliser l’administration. Pour faire simple, il licencie des employés fédéraux tout en faisant approuver des contrats pour ses propres entreprises.
Récemment, des centaines d’employés de la FAA ont été remerciés, y compris des experts en régulation aérienne et en sécurité. L’agence était pourtant en train d’enquêter sur une explosion de fusée SpaceX en janvier, qui a dispersé des débris dans les Caraïbes. Officiellement, la FAA assure que cette enquête suit son cours, mais difficile de ne pas voir un conflit d’intérêts évident.
Starlink mieux que Verizon ? Pas si simple
Sur le papier, Starlink peut sembler une solution intéressante : son réseau satellite permet de couper court aux pannes des infrastructures terrestres et pourrait être utile dans certaines zones isolées. Mais il y a un hic : la latence. Contrairement à la fibre optique de Verizon, les communications par satellite ont un léger délai, ce qui n’est pas idéal pour le contrôle aérien, où chaque seconde compte. Certains experts suggèrent qu’une combinaison des deux technologies serait préférable, mais pour l’instant, tout semble basculer en faveur de Starlink.
Un énorme conflit d’intérêts en vue ?
Pour plusieurs élus démocrates, cette situation est une véritable bombe à retardement. D’un côté, Musk supervise des décisions gouvernementales. De l’autre, il profite directement des contrats fédéraux. Certains demandent une enquête sur les conditions dans lesquelles ce contrat pourrait être attribué, et craignent un évident contournement des règles d’appel d’offres.
Si Starlink récupère le marché sans compétition claire, des recours en justice pourraient suivre, en particulier de la part de Verizon ou d’autres entreprises du secteur. À moins que la position de Musk au sein du gouvernement ne leur mette une telle pression qu’ils décident de faire profil bas, ce qui serait encore plus scandaleux.
