Après plusieurs mois de reports et de nombreuses critiques, Microsoft recommence à tester sa fonction Recall. L’outil, dopé à l’IA, promet de ne rien oublier de vos actions sur votre ordinateur.
Un historique visuel
Après avoir été annoncée, repoussée, un peu déployée puis revue et corrigée, Recall est bel et bien en train d’arriver sur les ordinateurs. Microsoft a officialisé jeudi 10 avril le début de son déploiement auprès des membres du programme Windows Insider. Un petit groupe de testeurs a donc commencé à découvrir cette fonctionnalité très controversée.
Pour rappel, Recall fonctionne comme une mémoire visuelle boostée à l’IA. En effet, le système va faire des captures d'écran régulièrement pour créer une sorte de journal d'activité de l’utilisateur. Cela va permettre ensuite de rechercher une application, un site web ou un document simplement en décrivant ce dont vous vous souvenez.
Selon Microsoft, cette fonction s’appuie sur les nouvelles capacités d’intelligence artificielle de Copilot+, une sorte de machine à remonter le temps numériquepour retrouver un article, une image ou un message aperçu il y a plusieurs jours.
Une fonction qui inquiète (beaucoup)
Mais si Recall est puissante, elle n’en est pas moins problématique. Dès son annonce en mai 2024, la fonction a déclenché une levée de boucliers parmi les défenseurs de la vie privée et les experts en cybersécurité.
L’idée qu’un ordinateur enregistre en permanence ce que voit l’utilisateur, y compris potentiellement des données sensibles, a fait grincer des dents. Microsoft a été contraint de reporter deux fois le lancement, d’abord en juin, puis en décembre dernier.
Face aux critiques, Microsoft a revu sa copie et joué la carte de la prudence. Toutes les données capturées restent stockées localement, promet-elle. Elles sont chiffrées et soumises à des règles strictes de confidentialité. Les mots de passe, données bancaires et autres informations sensibles seraient automatiquement floutés, grâce à un système de filtrage intégré. Enfin pour accéder à l’historique Recall, une authentification biométrique est nécessaire, via reconnaissance faciale ou empreinte digitale.
Vers un déploiement plus large
Si les premiers retours des testeurs sont jugés positifs, Microsoft prévoit un déploiement grand public dans les prochaines semaines pour tous les utilisateurs de PC Copilot+. En clair, ceux qui disposent d’un appareil compatible avec les dernières fonctionnalités IA de Windows.
Dans tous les cas, une chose est sûre : avec Recall, Microsoft ne manque pas d’ambition. Mais la question du juste équilibre entre l'utilité et le respect de la vie privée reste plus que jamais sur la table.