Voilà donc un énième revirement dans la guerre technologique entre la Chine et les USA ! En effet, l’administration Trump vient de revenir en arrière et de renoncer à de nouvelles restrictions sur les exportations de puces d’IA vers la Chine. Cette décision va directement profiter à Nvidia et témoigne d’un changement de stratégie -à défaut d'entente- entre Washington et Pékin. Avec cette décision, les marchés et le secteur vont pouvoir souffler un peu, enfin jusqu'au prochain rebondissement.
Un vestige de l'administration Biden
A force de deadlines et d'ultimatum, on s'y perdrait un peu. En effet, l'échéance de cette semaine portait sur l'entrée en vigueur de nouvelles restrictions à l’exportation de semi-conducteurs, qui devraient débuter ce jeudi 15 mai.
Ces règles avaient été établies à la dernière minute, par Joe Biden en janvier 2025. Elles avaient pour but de renforcer les contrôles sur les ventes de composants critiques à destination de la Chine, notamment ceux utilisés dans l’entraînement de modèles d’intelligence artificielle.
Parmi les produits concernés, on trouvait surtout les puces H20 de Nvidia, des versions bridées à destination du marché chinois (qui s'en contente très bien pour faire DeepSeek). L’objectif était d’éviter que ces technologies ne puissent être utilisées dans des applications sensibles, notamment militaires.
Les marchés financiers respirent
Mais l’administration Trump a finalement décidé d'annuler ces mesures. Le Département du Commerce américain a expliqué que les restrictions envisagées auraient freiné l’innovation et accablé les entreprises technologiques. Pire, elles auraient risqué de compromettre les relations diplomatiques des États-Unis avec plusieurs partenaires internationaux.
Les nouvelles lignes directrices changent les statuts, et sont désormais de simples recommandations non contraignantes. Elles se limitent à mettre en garde contre le risque que des puces américaines soient utilisées pour développer des modèles chinois d’IA. La formulation est donc beaucoup plus souple, et n'a aucune force d'obligation.
Le soulagement du marché ne s’est pas fait attendre :Nvidia a bondi de près de 6 % à Wall Street, effaçant des semaines de tensions. Pour rappel, le groupe avait alors estimé qu’il pourrait devoir inscrire une charge exceptionnelle de 5,5 milliards de dollars au premier trimestre. D'ailleurs la firme sort grand vainqueur de la situation, puisque l'administration Trump est en train d'évaluer un accord qui permettrait aux Émirats arabes unis d'importer plus d'un million de puces Nvidia. Un marché qui dépasse de loin les limites fixées par le précédent président des Etats-Unis.