Après des mois de négociations, l’administration Trump a assoupli ses restrictions sur l’exportation de puces avancées vers la Chine. Nvidia et AMD pourront à nouveau vendre leurs modèles destinés à l’intelligence artificielle, à condition de reverser une partie de leurs revenus à l’État américain.
Un lobbying intense qui porte ses fruits
Selon des informations de Reuters et du Financial Times, le ministère américain du Commerce a accordé en fin de semaine ses premières licences d’exportation à Nvidia et AMD. Sont notamment concernées les très convoitées puces H20 de Nvidia, interdites à la vente en Chine depuis 2023 dans le cadre des restrictions américaines sur les technologies stratégiques.
Pour obtenir ce feu vert, le patron de Nvidia, Jensen Huang, aurait multiplié les rencontres avec Donald Trump afin de plaider la cause de son entreprise et de souligner l’importance du marché chinois pour le secteur.
Une autorisation… sous conditions financières
Mais cette reprise des ventes ne sera pas gratuite. Selon le Financial Times, Nvidia et AMD devraient reverser 15 % de leurs revenus générés par la vente de puces IA à la Chine au gouvernement américain.
Un dispositif inédit qui pourrait rapporter plus de 2 milliards de dollars par an aux USA, selon des estimations relayées par le New York Times. Cette taxe viendrait s’ajouter aux marges déjà confortables de ces produits, tout en offrant à Washington un levier de contrôle supplémentaire sur les exportations stratégiques.
Un marché chinois toujours stratégique pour l’IA
La Chine représente l’un des plus gros marchés mondiaux pour les puces destinées à l’intelligence artificielle. Malgré les efforts de Pékin pour développer une industrie locale des semi-conducteurs, les solutions de Nvidia et AMD restent incontournables pour les géants chinois du cloud et de la recherche en IA.
Pour Nvidia, dont une part significative du chiffre d’affaires provient de ce marché, cette autorisation partielle pourrait limiter l’impact des sanctions américaines sur ses résultats. AMD, moins exposé mais en pleine expansion dans le segment IA, pourrait également en profiter pour accroître ses parts de marché.
Un compromis à double tranchant
Si cette décision marque un assouplissement des tensions commerciales, elle confirme aussi la volonté de Washington de garder un contrôle étroit sur les technologies critiques. L’administration Trump envoie ainsi un signal : la coopération économique est possible, mais uniquement sous des conditions strictes et avec un retour direct pour les États-Unis.
Obtenir une autorisation de vente est une chose, conclure des ventes en est une autre. Comment Pékin réagira à cette nouvelle donne, et si les géants chinois accepteront d’acheter ces puces tout en sachant qu’une partie des revenus sera reversée au Trésor américain.