C'est un avertissement qui pèse lourd, venant du patron d'OpenAI. Sam Altman a déclaré être "inquiet" des progrès de la Chine dans le domaine de l'intelligence artificielle, estimant que les États-Unis sous-estiment la menace. Il a également émis des doutes sur l'efficacité des sanctions américaines.
La puissance de l'open source chinois
Dans une interview accordée à la chaîne américaine CNBC, Sam Altman a mis en garde contre une vision trop simpliste de la "course à l'IA". Selon lui, si les États-Unis dominent encore le marché des grands modèles propriétaires comme GPT-4, la Chine est en train de rattraper son retard à une vitesse fulgurante, en particulier grâce à l'open source.
Il a cité les modèles de startups chinoises comme DeepSeek ou MoonshotAI qui, en étant ouverts et peu chers, gagnent une influence considérable auprès des développeurs du monde entier. Altman a d'ailleurs admis que c'était pour contrer cette montée en puissance qu'OpenAI avait recently décidé de publier ses propres modèles "open-weight".
Les sanctions américaines ? "Mon instinct est que ça ne marche pas"
Le patron d'OpenAI s'est également montré très sceptique quant à la stratégie américaine qui vise à freiner la Chine en lui interdisant l'accès aux puces les plus puissantes, comme celles de Nvidia.
"Mon instinct est que ça ne marche pas", a-t-il déclaré, expliquant que la Chine finira toujours par "construire ses propres usines ou trouver des contournements". Un avis qui rejoint d'ailleurs celui du patron de Nvidia lui-même, Jensen Huang.
Une "course aux armements" complexe
Pour Sam Altman, la bataille de l'IA n'est pas qu'une simple question de recherche. Elle se joue aussi sur la capacité à construire les infrastructures (les data centers) le plus rapidement possible, un domaine où, selon lui, "la Chine peut probablement construire plus vite".
On en dit quoi ?
Cette sortie de Sam Altman est un message politique très fort. Il dit en substance au gouvernement américain que sa stratégie de "containement" technologique de la Chine est un échec et qu'elle doit être repensée.
Le timing n'est pas anodin. En agitant la menace d'une domination de l'open source chinois, Altman justifie aussi sa propre stratégie et le lancement récent de modèles ouverts par OpenAI, qui avait été critiqué. Son message est clair : "si nous ne le faisons pas, les Chinois le feront et gagneront la guerre". C'est un argument géopolitique fort. Et vous, la montée en puissance de la Chine sur l'IA, c'est quelque chose qui vous inquiète ?
