En déplacement à Washington, Sam Altman, CEO d’OpenAI, a livré une vision radicale de l’avenir de l’intelligence artificielle. Lors d’une conférence à la Fed, il a prédit la disparition de pans entiers de l’emploi, vanté les capacités médicales de ChatGPT tout en avertissant des risques géopolitiques majeurs.
L’IA va remplacer définitivement des métiers
Invité à la conférence Capital Framework for Large Banks au sein du Conseil des gouverneurs de la Réserve fédérale, Sam Altman n’a pas mâché ses mots : certaines catégories de métiers vont tout simplement disparaître. Il cite en priorité le support client, déjà largement remplacé selon lui par des systèmes d’IA : Quand vous appelez aujourd’hui, une IA vous répond. Elle est rapide, compétente, ne fait pas d’erreur, pas besoin de menu vocal ou de transferts.
Le patron d’OpenAI affirme que cette transition est déjà terminée dans de nombreuses entreprises, suggérant un changement structurel profond dans la relation entre les clients et les services. Ces propos surviennent alors que la société pousse de plus en plus ses modèles -comme GPT-4 – dans des applications concrètes utilisées par des millions de personnes.
ChatGPT, meilleur qu’un médecin ?
Dans un parallèle tout aussi provocateur, Sam Altman évoque les performances de ChatGPT dans le diagnostic médical : La plupart du temps, ChatGPT est meilleur que la majorité des médecins. Mais le CEO tempère rapidement, ajoutant ne pas être prêt à confier sa santé uniquement à une IA sans validation humaine.
Il note tout de même une progression rapide des modèles, qui pourraient à terme assister les praticiens dans un rôle élargi, avec des implications majeures pour les systèmes de santé.
Altman a également partagé ses craintes les plus sombres : une IA utilisée par une nation hostile pour attaquer le système financier américain. L’IA générative permet aussi des fraudes sophistiquées, notamment via l’usurpation vocale : Certaines institutions financières utilisent encore l’empreinte vocale comme méthode d’authentification. C’est inquiétant.
Vers une OpenAI installée à Washington
Ce discours intervient alors que l’administration Trump vient de présenter son plan d’action pour l’IA, centré sur la dérégulation, l’investissement dans les datacenters et la concurrence avec la Chine. Une vision bien différente de celle du mandat Biden, plus favorable à une régulation forte.
OpenAI semble désormais vouloir s’ancrer plus fermement dans le paysage politique : Sam Altman a confirmé l’ouverture prochaine d’un bureau à Washington, marquant un tournant stratégique pour l’entreprise. Déjà auditionné au Sénat en 2023, il poursuit son lobbying à un moment clé du débat mondial sur l’encadrement de l’intelligence artificielle.