Voici un nouvel épisode dans la confrontation technologique entre Washington et Pékin ! En effet, Nvidia a demandé à ses partenaires industriels, dont Samsung Electronics et Amkor Technology, de stopper la production de composants liés à la puce H20, son modèle conçu spécifiquement pour le marché chinois.
Des pressions croissantes en provenance de la Chine
Selon The Information, la décision de Nvidia intervient dans un contexte de tensions croissantes. Ces dernières semaines, Pékin aurait exhorté ses entreprises à éviter l’utilisation de la puce H20 de Nvidia -mais aussi de la MI380 d'AMD-, arguant de problèmes de sécurité sur ces puces adaptées aux contraintes des sanctions américaines.
Mais le contexte était déjà très fragile : Nvidia et AMD venaient à peine d’obtenir l'autorisation pour reprendre les livraisons de ces modèles en Chine, après plusieurs mois de restrictions. La mesure coïncidait également avec l’annonce de la Maison Blanche selon laquelle Nvidia et AMD devront reverser 15 % de leurs revenus générés en Chine au gouvernement américain.
Les H20 et MI380 ont été spécifiquement conçues comme une alternative bridée, pour contourner les précédentes limitations imposées aux exportations de puces d’IA vers Pékin, en raison de préoccupations sécuritaires. Elles représentaient jusqu’ici l’un des rares produits Nvidia encore commercialisables en Chine. Mais les avertissements répétés des autorités chinoises cet été ont fini par fragiliser la demande.
Une guerre commerciale à haute intensité
Cette décision illustre une fois de plus la guerre de l’intelligence artificielle qui oppose les deux premières puissances mondiales. Côté américain, les restrictions à l’export visent à freiner l’accès de la Chine aux semi-conducteurs les plus performants, indispensables au développement de l’IA générative et des supercalculateurs.
Côté chinois, Pékin cherche à renforcer ses propres technologies tout en pointant les risques de sécurité liés aux composants occidentaux. L’arrêt de la production de la H20, censée représenter un compromis entre performance et conformité réglementaire, marque un revers de taille pour Nvidia, qui voyait dans ce produit une porte de sortie sur le marché chinois.
Pour Nvidia, leader mondial des GPU, la Chine représente toujours un débouché stratégique. Mais entre sanctions américaines, restrictions d’exportation et réticences nationales, la marge de manœuvre du groupe se réduit. En stoppant la production des H20, le groupe envoie un message clair : ses efforts pour s’adapter aux exigences contradictoires de Washington et de Pékin pourraient s’avérer insuffisants face à un climat politique de plus en plus hostile.
