En attendant la décision dans son procès contre le DOJ, Alphabet protège ses arrières. Le groupe vient de dévoiler un accord surprise avec l’administration fédérale, confirmé par un communiqué officiel du gouvernement US. Elle met ainsi à disposition son IA générative Gemini aux agences américaines pour moins d’un dollar par entité !
Qu'est-ce que Gemini for Government ?
Gemini for Government est une offre d’IA générative destinée aux agences fédérales. L’accord, conclu avec la General Services Administration (GSA), prévoit un accès aux outils Gemini et aux services cloud pour seulement 0,47 dollar par agence.
Les applications sont multiples : rédaction de rapports, assistance à la recherche, automatisation de tâches de bureautique ou encore analyse documentaire. L’offre sera valable jusqu’en 2026 et s’inscrit dans la continuité d’un précédent partenariat qui permettait déjà aux agences d’accéder à Google Workspace à prix réduit.
Une course à l’influence technologique
Google n’est pas seul sur ce terrain. Début août, OpenAI annonçait déjà que l’administration Trump pourrait utiliser son offre professionnelle pour un dollar symbolique sur toute l’année 2026. Ces gestes illustrent une véritable course à l’influence auprès de Washington, alors que l’IA devient un enjeu stratégique autant qu’économique.
Pour Google, l’accord est présenté avant tout comme un outil au service de l’efficacité publique. Gemini for Government permettra aux agences d’accéder à notre approche complète en matière d’innovation dans l’IA et à notre infrastructure cloud sécurisée, afin de remplir leurs missions essentielles, a déclaré Sundar Pichai. Mais dans les coulisses, il est tout de même difficile de ne pas y voir une manœuvre pour adoucir le regard du régulateur au moment où s’approche le verdict final.
Un spectre judiciaire
Pour rappel, en 2024, la justice américaine a jugé que Google avait abusé de sa position dominante dans la recherche en ligne. Depuis, le ministère de la Justice réclame des sanctions spectaculaires : cession du navigateur Chrome, interdiction de payer Apple ou d’autres acteurs pour imposer son moteur de recherche par défaut, partage de données sensibles avec ses concurrents, ou encore limitation de ses investissements dans l’IA. Google conteste ces mesures, estimant qu’elles menacent son cœur de métier alors même que de nouveaux rivaux comme ChatGPT (OpenAI) ou Perplexity grignotent ses parts de marché.