Après quelques semaines d'accalmie, les tensions commerciales entre Washington et Bruxelles se durcissent à nouveau. Vendredi, Donald Trump a averti que les États-Unis pourraient riposter aux amendes infligées par l’Union européenne à plusieurs géants américains de la tech, dont Google et Apple.
Des sanctions qui passent mal à Washington
Le message, publié sur Truth Social, fait suite à l’annonce d’une amende monstre de 3,45 milliards de dollars contre Google pour pratiques anticoncurrentielles dans le secteur de la publicité en ligne. Bruxelles accuse la firme d’avoir favorisé ses propres technologies publicitaires au détriment de ses concurrents, des annonceurs et des éditeurs.
Donald Trump estime que l’Europe cible délibérément les entreprises américaines, siphonnant — selon ses propres estimations — des milliards qui auraient pu financer l’investissement et l’emploi aux États-Unis. Dans le même élan, il a rappelé les sanctions pesant sur Apple, évoquant 17 milliards de dollars de pénalités — un chiffre qui inclut notamment le redressement fiscal de plus de 14 milliards d’euros imposé à l’entreprise en Irlande en 2024.
Vers une enquête commerciale ?
Le président américain a menacé de recourir à la Section 301 du Trade Act de 1974, un outil juridique permettant aux États-Unis d’ouvrir une enquête sur des pratiques commerciales jugées déloyales et, le cas échéant, d’imposer des mesures de rétorsion. Celles-ci pourraient aller jusqu’à de nouveaux droits de douane sur les produits européens ou à des restrictions d’accès au marché américain.
Une telle initiative rappellerait les guerres commerciales lancées par Trump lors de son premier mandat, lorsqu’il avait imposé des tarifs douaniers punitifs sur l’acier, l’aluminium ou encore certains produits agricoles européens.
Notons que cette annonce intervient au lendemain d’un dîner à la Maison-Blanche réunissant plusieurs patrons de la tech, dont Tim Cook (Apple), Sam Altman (OpenAI) et Mark Zuckerberg (Meta). Un évènement mondain au cours duquel tous les présents ont consciencieusement et chacun à leur tout complimenté le Président !
Une escalade à suivre de près
L’Europe assume de son côté une politique de régulation stricte pour rééquilibrer le marché numérique et limiter la domination des géants américains. Mais la menace de représailles américaines risque de compliquer un peu plus la relation transatlantique, déjà tendue par les dossiers fiscaux et les normes technologiques. Comme d'habitude avec Donald Trump, il faudra voir s'il passera aux actes ou s'il s'agit d'un énième coup de pression dans les négociations avec Bruxelles.
