Avec la dernière mise à jour du modèle « Imagine » développé par xAI, Grok franchit un cap en réalisme, mais aussi et en permissivité. Le bouton « Spicy » autorise explicitement la génération de contenus sexuels sans vérification d’âge sérieuse. Une dérive assumée dans un écosystème où la modération reste un sujet brûlant.
Ces visuels ont été générés en 4 secondes sur Grok, et oui, j'ai été obligé de demander au prompt de cacher les seins de la fausse dame, sinon c'était open bar.
« Imagine » gagne en réalisme, mais perd en contrôle
L’outil « Imagine », lancé il y a plusieurs semaines par xAI, a reçu une mise à jour majeure qui améliore le réalisme des images et vidéos générées. Côté technique, le résultat se rapproche dangereusement du deepfake, avec des visuels hyperréalistes. Avec cette mise à jour, l’utilisation du bouton “Spicy”, qui propose clairement de produire du contenu sexuel commence à sérieusement poser question. Le ton est donné : Grok n’entend pas se brider.
Là aussi, ces propositions ont été générer en quelques secondes, avant même l'utilisation du bouton "Spicy"
Une simple case à cocher pour du contenu explicite
L’accès à ce contenu “spicy” ne demande qu’un clic pour attester qu’on est majeur. Aucun contrôle d’identité, aucune vérification réelle : un mineur peut parfaitement activer ce mode et obtenir en quelques secondes des images ou vidéos érotiques (vous avez un exemple ici par exemple), souvent explicites. Dans un contexte de forte pression réglementaire sur la protection des mineurs, ce laisser-faire surprend un peu.
En bas à droite, le bouton "Spicy", vous pouvez voir la vidéo générée plus bas dans l'article
Grok se démarque par son absence de filtre
Là où OpenAI (DALL·E), Google (Imagen), Stability AI ou Midjourney interdisent fermement la nudité et le contenu sexuel, Grok prend le contre-pied total. Chez Midjourney, la censure est stricte depuis longtemps.
Chez OpenAI, les tentatives sont automatiquement bloquées. Grok, lui, fait le choix inverse : autoriser, tant que l’utilisateur clique oui sur sa majorité. Une forme de responsabilité déléguée à l’utilisateur, sans garde-fous techniques.
On en dit quoi ?
Le problème n’est pas tant l’existence d’un mode érotique que son accessibilité sans contrôle. En l’état, l’outil pourrait facilement être détourné par des mineurs, ou utilisé à des fins de deepfake sexuel non-consenti. Musk joue ici la carte d’une IA libérée de toute modération, quitte à s’exposer à des critiques, voire des actions en justice. Ce choix clivant pourrait lui attirer une base d’utilisateurs attirée par l’absence de censure, mais aussi accélérer les appels à réguler plus fermement ces outils. Si le « tout est permis » est la norme chez Grok, reste à voir combien de temps elle tiendra face aux régulateurs.