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Microsoft refuse l'IA érotique et tacle son partenaire OpenAI

Par Vincent Lautier - Publié le

Microsoft ne développera pas de robots sexuels ou d'IA générant de l'érotisme. Mustafa Suleyman, le patron de l'IA chez Microsoft, qualifie cette direction de très dangereuse, marquant une rupture nette avec son partenaire OpenAI, dans lequel il a investi 13 milliards de dollars.

Et non, votre prochaine petite copine ne sera pas une IA gérée par Microsoft
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Une ligne rouge éthique pour Microsoft



La position de Microsoft est claire : pas question de se lancer dans l'érotisme simulé. C'est le message qu'a fait passer Mustafa Suleyman, le PDG de Microsoft AI, lors d'un récent sommet. Ce n'est tout simplement pas un service que nous allons fournir, a-t-il déclaré, ajoutant que d'autres entreprises le feront.

Pour Suleyman, la tendance actuelle qui voit émerger des avatars et des sexbots est très dangereuse et il estime que les entreprises technologiques doivent prendre des décisions conscientes pour éviter ce genre de choses. Cette déclaration cherche à établir une barrière éthique claire pour les produits maison de Microsoft, comme son assistant Copilot.

Microsoft refuse l'IA érotique et tacle son partenaire OpenAI


OpenAI et les autres foncent dans la direction opposée



Cette prise de position place Microsoft en porte-à-faux direct avec son principal partenaire, OpenAI. Sam Altman, le PDG d'OpenAI, a récemment confirmé son intention d'autoriser ChatGPT à générer du contenu érotique pour les utilisateurs adultes vérifiés. Sa justification est simple : OpenAI n'est pas la police morale élue du monde.

OpenAI n'est pas seul sur ce créneau. Elon Musk a également suggéré que son IA, Grok, pourrait servir de compagnon pour ses abonnés, et vous le savez, on l’a nous même testé, le contenu adulte se génère sans mal sur Grok.

Une divergence stratégique sur fond de tensions



Ce désaccord éthique met en lumière des tensions de plus en plus importantes entre les deux alliés. Bien que Microsoft ait investi 13 milliards de dollars dans OpenAI, la relation montre des signes de friction. OpenAI a récemment signé un accord majeur avec Oracle, un concurrent direct de Microsoft dans le cloud, alors que Microsoft se concentre de plus en plus sur le développement de ses propres logiciels d'IA en interne. Le refus de Microsoft de s'aventurer sur le terrain de l'érotisme est aussi une décision stratégique : l'entreprise de Redmond cible avant tout le marché des entreprises, où de telles fonctionnalités seraient au mieux inutiles, au pire quelque peu problématiques.

Microsoft refuse l'IA érotique et tacle son partenaire OpenAI


On en dit quoi ?



La sortie de Mustafa Suleyman est tout sauf anodine. Si la posture morale est facile à défendre, elle est aussi pragmatique. Microsoft, dont le cœur de métier reste le logiciel d'entreprise avec Windows et la suite Office, n'a absolument aucun intérêt à intégrer des sexbots dans Copilot. Ce serait un cauchemar en termes d'image de marque pour ses clients professionnels. En réalité, cette ligne rouge éthique est surtout une ligne business qui arrange bien Microsoft. Elle lui permet de se différencier d'OpenAI au moment même où les deux entreprises semblent prendre leurs distances, tout en se forgeant une image de fournisseur IA plus sûr et responsable pour le monde du travail. C'est habile, et cela pose la vraie question : l'IA doit-elle être un outil neutre ou une plateforme moralement guidée par ses créateurs ?