Alors qu’il vient d'officialiser, puis suspendre une partie des nouveaux taux de douanes, Donald Trump a évoqué ce mercredi la possibilité d’exonérer certaines entreprises américaines -et peut-être Apple.
Une exonération possible pour Apple
La décision du président américain de geler temporairement certains droits de douane, notamment ceux dits réciproques contre des pays comme Taïwan ou le Vietnam, a fait rebondir les marchés financiers.
Interrogé à la Maison Blanche sur la possibilité de lever certaines taxes pour les groupes américains, Donald Trump s’est montré ouvert : Il y en a des groupes qui, de par la nature de leur activité, sont plus durement touchés. Nous allons y jeter un coup d’œil. Je vais faire preuve d’un peu de flexibilité. Incroyable...
Durant son premier mandat, Tim Cook avait déjà obtenu plusieurs exonérations partielles pour certains produits Apple, notamment les Mac Pro assemblés au Texas. Cette fois, les négociations semblent plus complexes, mais pas impossibles. Et s'il y a une chose dans laquelle Apple -et son CEO- sont passés maîtres, c'est bien l'art de la négociation ! Précisons que l’action AAPL qui était tombée à 154 dollars à l'annonce de la riposte chinoise (vers 13h30), s'est stabilisée avant de remonter en flèche vers 19h00 avec la décision de suspension, pour finir à presque 200 dollars à la clôture.
La Chine toujours ciblée à 125 %
Si les nouveaux tarifs douaniers restent suspendus pour de nombreux pays partenaires (46 % sur le Vietnam, 32 % sur Taïwan…), la Chine n’a pas bénéficié de cette trêve fiscale. Bien au contraire, Donald Trump a porté les droits de douane à 125 % sur les importations chinoises, avec effet immédiat. Seul un tarif de base de 10 % reste appliqué aux autres pays pour le moment.
Apple est donc directement concernée : une grande partie de ses iPhone, iPad et accessoires sont toujours produits en Chine. Le groupe devra -pour le moment- s'acquitter de droits d’importation massifs sur chaque appareil entrant aux États-Unis depuis ce pays.
Une transition industrielle peu réaliste pour Apple
Donald Trump continue toutefois d’exhorter les grandes entreprises technologiques à relocaliser leur production sur le sol américain. Si je ne faisais pas ça, Apple construirait encore en Chine. Ce n’est pas soutenable, a-t-il encore martelé ce mercredi.
Pourtant, malgré un investissement annoncé de 500 milliards de dollars sur le sol américain (notamment pour des centres de données et des serveurs dédiés à l’IA à Houston), la réalité industrielle d’Apple rend cette transition peu probable. Déplacer l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement -largement basée en Asie- nécessiterait des années, des milliards supplémentaires, et une main-d’œuvre spécialisée que les États-Unis peinent à fournir à grande échelle.
Des négociations encore à venir
Pour l’heure, Apple pourra toujours importer des produits depuis d’autres pays comme l’Inde, le Vietnam ou Taïwan au tarif réduit de 10 %. Mais les volumes seront limités hors Chine, et cette stratégie d’évitement pourrait s’essouffler rapidement.
Le président américain a laissé entendre que les cas les plus sensibles seraient examinés individuellement. Tim Cook a-t-il encore une carte à jouer ? Le scénario d’une exonération spécifique reste plausible, mais rien n’est garanti dans le contexte commercial ultra-tendu entre Washington et Pékin.