Microsoft teste l'arrivée de toutes les extensions de bureau Windows 11 sur Edge pour Android. Cette fonction ouvre l'accès au catalogue complet, mais Microsoft prévient : ces extensions ne sont pas optimisées pour le mobile et peuvent être instables.
Visuel : windowslatest.com
Un catalogue complet, mais caché
Jusqu'à présent, l'expérience des extensions sur Microsoft Edge pour Android était très limitée. La version stable du navigateur propose une simple page listant quelques extensions populaires, sans aucune possibilité de recherche ou de filtre. Mais les choses changent dans la version Canary (la version de test) de l'application. Des utilisateurs ont repéré qu'une nouvelle option est apparue. En activant un "flag" spécifique dans le menu edge://flags(nommé Android Extension Search), une barre de recherche fait son apparition sur la page des extensions. Cette barre ne se contente pas de filtrer la liste mobile : elle donne accès à l'intégralité du catalogue des extensions de bureau.
Des extensions "desktop" fonctionnelles ?
L'intérêt est de pouvoir installer des modules qui ne sont officiellement pas disponibles sur mobile. Lors d'un test, la recherche Grammarly (un correcteur de grammaire populaire) a non seulement trouvé l'extension, mais aussi des centaines d'autres résultats associés.
Lors de l'installation, Edge affiche un avertissement clair : l'extension n'a pas été testée pour les appareils mobiles et des problèmes de stabilité sont à prévoir. Malgré cet avertissement, l'extension Grammarly s'est installée et s'est avérée fonctionnelle sur un éditeur de texte en ligne, affichant ses suggestions comme sur un PC. Fait notable, les tests menés n'ont pas révélé de différence de performance notable entre une extension optimisée pour le mobile et celle qui ne l'était pas.
On en dit quoi ?
Plutôt que d'attendre que les développeurs adaptent laborieusement leurs modules pour un usage mobile, ce qui prend un temps considérable, Microsoft semble avoir décidé d'ouvrir les vannes. L'entreprise transfère la responsabilité du test à l'utilisateur, en échange d'une flexibilité maximale. C'est une approche risquée, car si des extensions populaires se révèlent instables, cela pourrait nuire à la réputation du navigateur.
La démarche se démarque en tout cas nettement de ses deux grands rivaux. D'un côté, Google, qui verrouille totalement Chrome sur Android à ce sujet. De l'autre, Apple, qui a adopté une stratégie diamétralement opposée pour Safari sur iOS et iPadOS. La firme de Cupertino autorise les extensions, mais elles doivent être packagées comme de véritables applications, validées et distribuées via l'App Store. Il n'est absolument pas question d'installer directement une extension de macOS sur un iPhone.
L'approche d'Apple est plus sécurisée et garantit une optimisation, mais elle est aussi beaucoup plus restrictive et moins flexible. Microsoft, en choisissant cette voie ouverte, fait un pari : celui de séduire les utilisateurs avancés frustrés par les limitations des écosystèmes mobiles.