Toujours absent dans iOS 26, iPhone Mirroring ne sera pas disponible en France avant longtemps. Apple met en cause l'incertitude réglementaire en Europe. Nos confrères de Numerama ont obtenu des explications un peu plus détaillées lors de la WWDC 2025.
Une fonction phare d’iOS 18 toujours absente en Europe
Un an après son annonce, la fonction « iPhone Mirroring » est toujours inaccessible en Europe. Pourtant attendue avec iOS 18 et macOS Sequoia, elle permet de contrôler un iPhone depuis son Mac : affichage à distance, navigation, notifications, le tout depuis macOS.
Problème : dans l’Union européenne, sa mise en service est bloquée. Et iOS 26, présenté à la WWDC 2025, n’y changera rien. En cause ? Des « incertitudes réglementaires » jugées trop risquées par Apple, qui a finalement détaillé ses griefs à nos confrères.
Apple pointe un flou juridique permanent
Apple reproche à la Commission européenne de modifier trop fréquemment ses exigences, empêchant toute visibilité technique ou juridique à moyen terme. Difficile, selon Cupertino, de lancer une nouvelle fonction si les règles peuvent changer d’une version à l’autre.
Pour iPhone Mirroring, l’Europe pourrait exiger qu’une version équivalente fonctionne sur Windows, voire imposer un Android Mirroring sur Mac. Des demandes jugées irréalistes par Apple, au regard des contraintes d’ingénierie — en particulier en matière de sécurité, de chiffrement et de consommation énergétique.
Un dialogue rompu entre ingénieurs et régulateurs
Autre point de tension : selon Apple, le manque de compréhension technique des autorités européennes. La firme estime que les responsables de l’application du Digital Markets Act ne saisissent pas les implications pratiques de leurs décisions. Ce fossé freine les discussions et pousse la marque à adopter une posture défensive. Le lancement de chaque nouveauté devient un calcul juridique : faut-il prendre le risque d’une mise à jour qui pourrait être interdite ou rétroactivement sanctionnée ?
La menace d’un iPhone dégradé en Europe
Apple envisagerait, du coup, que certaines fonctions récentes, comme les Live Activities sur Mac ou l’application Téléphone, soient également compromises. Cupertino redoute une version amputée de ses systèmes dans l’Union européenne, avec des fonctionnalités supprimées ou retardées pour rester conforme aux règles. Un scénario déjà envisagé pour les AirPods, qui n’auraient pas pu sortir aujourd’hui sans concessions techniques.
Apple se défend de punir ses utilisateurs
Apple assure qu’il ne s’agit pas de pénaliser les utilisateurs européens. La priorité serait, selon elle, de préserver la cohérence et la sécurité de ses plateformes. Reste que la fragmentation entre les versions américaines et européennes d’iOS pourrait s’accentuer.
On en dit quoi ?
Ces explications d’Apple peuvent se comprendre d’un point de vue commercial, mais gardons peut-être en tête que, jusqu’à présent, les exigences de l’UE vis-à-vis d’Apple sont plutôt bénéfiques pour les consommateurs. Nous ne sommes plus dans les années 2000, quand le téléphone portable n’avait rien de nécessaire. La société, l’administration, et plus généralement la vie en communauté exigent aujourd’hui que tout le monde soit équipé d’un smartphone.
Contraindre les principaux fabricants à proposer des services interconnectables devrait plutôt être vu comme une opportunité que comme une contrainte. Et oui, il serait intéressant qu’iPhone Mirroring s’ouvre aussi à des smartphones Android, ou que ce soit une fonction également accessible sur Windows. Vous ne pensez pas ?