Après avoir tenté de s’implanter à Nice et dans plusieurs villes françaises, la start-up Zeway, spécialisée dans le leasing de scooters électriques à batterie échangeable, se retire. En redressement judiciaire depuis février, l’entreprise s’apprête à stopper définitivement son activité.
Une sortie de route discrète mais brutale
Zeway avait débarqué à Nice en juin 2023 avec un concept plutôt simple : louer des scooters électriques, et permettre aux clients d’échanger leur batterie en quelques secondes dans des stations dédiées. Entre Cannes et Menton, une vingtaine de points d’échange avaient été installés. L’idée avait séduit quelques utilisateurs, mais manifestement pas assez pour assurer la survie du modèle.
Placée en redressement judiciaire depuis le 12 février 2025, la société n’a pas tenu bien longtemps. Le tribunal de commerce de Paris devrait prononcer la liquidation judiciaire aujourd’hui. Résultat immédiat : plus aucun scooter ne peut circuler. Et les clients ont été invités à tout rendre, avant cette même date.
Des clients mis devant le fait accompli
Le problème, c’est que Zeway continuait visiblement à recruter des abonnés, même après avoir été déclarée en cessation de paiements en janvier. Exemple à Nice, où certains utilisateurs ont souscrit un abonnement début avril, soit deux semaines avant la fin annoncée du service. Le premier mois coûte jusqu’à 344 euros, entre dépôt de garantie, frais de mise en service et abonnement.
L’un d’eux, contacté par Nice-Matin, explique qu’on lui avait assuré que tout allait bien à Nice. Moins de quinze jours plus tard, il reçoit un mail lui demandant de rendre le scooter. Pas de remboursement prévu pour l’instant, et l’assurance, obligatoire pour tout deux-roues, devient caduque dès la liquidation.
Une stratégie de survie qui n’a pas tenu
Zeway avait déjà quitté plusieurs villes — Bordeaux, Toulouse, Lyon — pour se recentrer sur Paris, où elle conserve une petite base d’opérations. L’objectif affiché était de limiter les pertes et, éventuellement, de convaincre de nouveaux investisseurs. Mais la fin des aides publiques à l’achat de véhicules électriques, combinée à une rentabilité incertaine, a eu raison du modèle économique.
Le réseau de stations de recharge, pourtant pensé pour être étendu, est lui aussi à l’arrêt. L’entreprise évoque la possibilité qu’un repreneur s’y intéresse, mais sans aucune garantie. En attendant, les scooters doivent être stationnés légalement, sans possibilité de les utiliser.
Zeway n’a pas précisé si elle rembourserait les dépôts de garantie. Les clients sont invités à se tourner vers le mandataire judiciaire, dont les coordonnées figurent dans les mails reçus. C’est désormais une affaire de procédure. En attendant une hypothétique reprise ou une liquidation définitive, les scooters restent immobiles. Et les clients, eux, restent avec leurs questions.