Apparemment, Uber entend conquérir les rails et les airs. L’entreprise américaine nourrit des ambitions ferroviaires : concurrencer l’Eurostar sur la liaison Paris-Londres à l’horizon 2030. Mais elle a également annoncé un partenariat avec Joby Aviation pour proposer dès 2026 des trajets en hélicoptère.
Paris-Londres en “Uber Train” ?
Après une première annonce en août, la firme américaine confirme vouloir lancer une offre ferroviaire grande vitesse baptisée Uber Trains. En partenariat avec Gemini Trains, elle entend proposer à partir de 2030, ses propres liaisons entre Paris, Londres, Bruxelles et Lille.
La compagnie compte se distinguer de l’Eurostar en opérant depuis la gare londonienne de Stratford International, qui est moins saturée que St Pancras. Les billets seraient réservables directement depuis l’appli Uber, déjà utilisée pour les taxis, vélos, trottinettes… ce qui renforcerait son statut de super application.
Pour commencer, Uber prévoit une flotte de 10 trains à grande vitesse, avec une dizaine d’allers-retours quotidiens. L'objectif est bien sûr de casser les prix les codes du voyage transmanche avec une stratégie tarifaire compétitive et des classes Economy et Business adaptées aux nouveaux usages.
Uber en mode hélico dès 2026
Grâce à l’intégration de Blade, racheté par Joby cet été, Uber compte aussi proposer des dessertes régulières en hélicoptère directement accessibles depuis son application. Pour l’instant, Blade assure surtout des trajets aux États-Unis (New York et ses aéroports, Hamptons, Atlantic City) ainsi que sur la Côte d’Azur (Nice, Monaco, Cannes, Saint-Tropez).
Mais le véritable enjeu se situe ailleurs, mais toujours dans le ciel. En effet, Joby Aviation prépare le déploiement de son taxi volant électrique eVTOL. Ces engins, capables de décoller et d’atterrir verticalement, devraient progressivement remplacer les hélicoptères thermiques. Une première expérimentation commerciale est d’ailleurs prévue à Dubaï dès 2026.
Avec la plateforme mondiale d’Uber, nous ouvrons la voie à une nouvelle ère du transport aérien, a précisé JoeBen Bevirt, fondateur et directeur général de Joby Aviation.
De l’ambition, mais beaucoup de défis
Ces projets spectaculaires soulèvent encore de nombreuses questions. Côté ferroviaire, Uber devra sécuriser les financements, trouver le matériel nécessaire et surtout accomplir les très certainement nombreuses autorisations réglementaires pour circuler dans le tunnel sous la Manche. Quant aux taxis volants, ils dépendront de la certification des eVTOL par les autorités américaines et européennes.
Quoi qu’il en soit, Uber confirme sa volonté de devenir un acteur multimodal mondial, où l’on pourra réserver indifféremment une voiture, un vélo, un bateau, un train… ou un vol urbain. Il ne reste plus qu'à patienter pour voir si ces ambitions se concrétiseront d’ici la prochaine décennie.