Nouvelle volte-face pour Donald Trump : le président américain a annoncé ce mercredi une suspension partielle des droits de douane imposés à ses partenaires commerciaux. Cette trêve exclut cependant la Chine, visée plus que jamais.
Une pause stratégique… sauf pour Pékin
Alors que la journée du 9 avril devait marquer l’entrée en vigueur des nouvelles taxes douanières américaines, Donald Trump a finalement décidé d'une pause immédiate de 90 jours sur les droits dits réciproques visant près de 60 pays, dont l’Union européenne, Israël, le Vietnam ou encore le Mexique.
Mais cette suspension ne concerne pas la Chine. Au contraire : les droits de douane imposés à Pékin se prennent une nouvelle majoration et passent de 104 % à 125 %, soit un record absolu dans l’histoire récente du commerce mondial.
Une escalade ciblée dans la guerre commerciale
Officiellement, cette décision vise à donner du temps aux négociations bilatérales. Selon la Maison Blanche, de nombreux pays partenaires des États-Unis ont exprimé leur volonté de revoir les conditions d’échange. En contrepartie, les États-Unis gèlent temporairement les nouveaux taux (sauf pour Pékin).
La Chine, de son côté, a déjà riposté avec une surtaxe de 84 % sur certains produits américains stratégiques, et envisage des restrictions sur l’exportation de terres rares, essentielles à l’industrie technologique.
La bourse souffle face à l'annonce
La Bourse a immédiatement réagi à cette annonce : les marchés américains, en nette baisse depuis une semaine, ont fortement rebondi en fin de journée, soulagés par le report des sanctions douanières. Le CAC 40 et les autres grandes places européennes ont également réduit leurs pertes.
Seule ombre au tableau : les valeurs tech, et notamment Apple, restent sous pression. Cupertino reste particulièrement exposé à la Chine, où une grande partie de sa chaîne d’approvisionnement est localisée. L’annonce d’un tarif à 125 % sur les produits chinois laisse craindre une hausse inévitable des prix ou une délocalisation accélérée de la production.
Malgré tout, l'action AAPL, vient de réagir en reprenant une belle couleur verte et enregistre une remontée en flèche suite à l’annonce...
En parallèle, l’Union européenne a confirmé ce mercredi sa propre liste de produits américains qui seront taxés à hauteur de 25 % en représailles aux mesures américaines sur l’acier et l’aluminium. À Bercy, Eric Lombard a convoqué une réunion d’urgence avec les représentants des filières industrielles et exportatrices.
Une pause tactique… ou un bluff ?
Pour de nombreux analystes, cette pause décidée par Trump n’est qu’une manœuvre tactique : elle vise à calmer les marchés et éviter une paralysie économique avant d’éventuelles nouvelles annonces.
Mais la montée en puissance des tarifs contre la Chine confirme que la guerre commerciale n’est pas terminée. Et qu’Apple, comme bien d’autres groupes américains, pourrait être le dommage collatéral d’une stratégie de négociation à très haut risque.