L’Union européenne temporise. Dans la foulée du recul partiel de Donald Trump sur les surtaxes douanières, Bruxelles annonce à son tour une pause de 90 jours dans sa riposte commerciale. Cette désescalade inattendue vise à donner une chance aux négociations, mais ne signifie pas que l’UE baisse sa garde. D'autant que tous les produits importés sont soumis à une taxe de 10%...
Alors que les droits de douane de 20 % sur tous les produits européens étaient officiellement entrés en vigueur le 9 avril, le président américain a pris tout le monde par surprise. Il a en effet déclaré quelques heures plus tard une pause immédiate sur les nouveaux taux dits réciproques, à l’exception notable de ceux visant la Chine, qui eux montent à 125 %.
Dans la foulée, Ursula von der Leyen a pris la parole sur X et BlueSky pour déclarer la suspension des contre-mesures européennes, également pour une durée de 90 jours. Si les négociations ne sont pas satisfaisantes, nos contre-mesures entreront en vigueur. Toutes les options restent sur la table, a-t-elle prévenu.
Une liste de produits déjà prête
Avant l’annonce de cette trêve commerciale, Bruxelles préparait une série de surtaxes en retour. Au programme, on trouvait des taxes sur les motos américaines, le soja, la volaille ou encore les produits automobiles. Ces mesures, censées répondre aux droits de douane sur l’acier, l’aluminium et les véhicules européens, devaient être dévoilées dès la semaine prochaine.
Ce gel temporaire montre une volonté d’apaisement, mais l’Europe n’a pas enterré la hache de guerre pour autant. Tout dépendra désormais de la tournure que prendront les discussions avec Washington.
Sans surprise, cette accalmie a eu un effet immédiat sur les marchés financiers. Le CAC 40 a rebondi mercredi, tout comme les grandes places boursières mondiales. La décision de Donald Trump -même partielle- et celle de Bruxelles ont été perçues comme un signal positif pour les investisseurs, encore sous le choc d’un début de semaine chaotique.
En définitive, l'Europe comme le reste du monde attendent de savoir si ce délai de négociation de 90 jours débouchera sur un accord durable ou une nouvelle escalade, à l'issue de ce dernier ou n'importe quand finalement...
