Coup dur pour Google ! Ce jeudi 17 avril, la juge Leonie Brinkema a rendu sa décision dans l’un des plus importants procès antitrust intentés contre la firme de Mountain View, estimant que l’entreprise avait bel et bien abusé de sa position dominante sur le marché de la publicité numérique. Un jugement historique, qui pourrait profondément rebattre les cartes du secteur.
mise à jour : Google a indiqué avoir l'intention de faire appel de la décision.
Google accusé de verrouiller tout un écosystème publicitaire
Dans son verdict, la juge estime que Google s’est délibérément engagé dans une série d’actes anticoncurrentiels pour asseoir son contrôle sur les marchés des serveurs d’annonces et des échanges publicitaires (ad exchanges), deux maillons essentiels de l’écosystème publicitaire sur le web ouvert.
Ces agissements auraient causé un préjudice substantiel aux éditeurs et aux utilisateurs, selon le jugement relayé par The Verge. Pour la magistrate, les preuves apportées démontrent que Google a structuré ses services pour empêcher la concurrence, verrouillant ainsi un marché clé pour la monétisation de contenus en ligne.
Une victoire majeure pour le ministère de la Justice
Le département de la Justice des États-Unis (DoJ) sort donc victorieux d’un long bras de fer engagé contre Google, dans une affaire étroitement surveillée par les acteurs de la tech et les régulateurs du monde entier. L’enjeu était de taille : la domination de Google est désormais établie sur la chaîne de valeur publicitaire, de l’achat d’espace à l’affichage des annonces, en passant par la gestion des enchères.
L’entreprise, qui détient notamment la plateforme d’achat publicitaire Google Ads, le serveur d’annonces DoubleClick, et l’ad exchange AdX, est accusée d’avoir orienté les flux publicitaires vers ses propres outils, au détriment de solutions tierces et de la transparence du marché.
Quels impacts pour Google et le secteur ?
Ce jugement pourrait ouvrir la voie à des sanctions structurelles. Le ministère de la Justice a déjà suggéré, dans ses plaidoiries, une possible scission des activités publicitaires de Google, pour rétablir une forme de concurrence équitable. Une option qui ferait écho au procès antitrust mené contre Meta, dont la FTC demande la séparation d’Instagram et WhatsApp.
Pour Google, ce jugement représente non seulement une menace économique majeure, mais aussi un coup dur pour sa réputation à l’heure où les régulateurs américains et européens accentuent leur pression sur les géants du numérique. L’entreprise n’a pas encore réagi officiellement à la décision, mais pourrait faire appel.