De nombreuses firmes américaines ont publié leurs résultats trimestriels pour ce début du mois de mai. Et cela s'est plus ou moins bien passé pour certains d'autres. En revanche, Microsoft s'offre d'un excellent trimestre, à l'image de sa croissance annuelle qui donne donc les faveurs de la Bourse. De son côté, Meta et Google se portent très bien également.
+18% de croissance annuelle pour Microsoft grâce à l'IA
Concomitamment avec d'autres géants de la tech, Microsoft a publié des résultats impressionnants pour son troisième trimestre fiscal 2025, avec une croissance des revenus et des bénéfices supérieure aux attentes. Les revenus ont en effet atteint 70,07 milliards de dollars (+ 13 % par rapport à l’an dernier). Le bénéfice net s’est établi à 25,8 milliards de dollars (+18 % sur un an). Contrairement à Apple, cette performance a provoqué une envolée du titre à 7,6 %, son meilleur cours en une journée depuis novembre 2022.
Le moteur principal de cette croissance a été Azure, la division cloud de Microsoft, qui a vu ses revenus progresser de 33 % d’une année sur l’autre. L’intelligence artificielle a contribué à 16 points de cette croissance, ce qui illustre la forte demande pour les services IA sur la plateforme. Après un trimestre précédent plus faible, cette performance a rassuré les investisseurs, confirmant la position d’Azure comme leader dans la migration des entreprises vers le cloud.
Les prévisions pour le trimestre en cours sont également optimistes, avec un chiffre d’affaires attendu entre 73,15 et 74,25 milliards de dollars, là encore au-dessus des attentes du marché. Cette confiance s’est imposée malgré les incertitudes macroéconomiques, notamment les inquiétudes liées aux nouvelles politiques fiscales de l’administration Trump. Microsoft a souligné que ses dépenses d’investissement pour l’infrastructure IA continueraient de croître, bien que plus modérément qu’auparavant.
Enfin, les dépenses d’investissement ont grimpé de 53 % à 16,75 milliards de dollars, confirmant l’engagement de Microsoft à renforcer son infrastructure (sans parler de l'IA) pour rester compétitif face aux autres géants technologiques. Les analystes, comme ceux de Morgan Stanley, estiment que ces investissements stratégiques dans l’IA générative devraient continuer à soutenir la croissance durable de Microsoft et renforcer encore la confiance des marchés à long terme.
Meta : à fond la pub
Meta a surpris le marché avec des résultats trimestriels également (et nettement) supérieurs aux attentes, portés par la croissance continue de ses revenus publicitaires. Le bénéfice net a atteint 16,6 milliards de dollars (+ 35 % sur un an). Les recettes publicitaires ont progressé de 16 %, un rythme un peu moins soutenu que lors des trimestres précédents mais bien au-dessus des prévisions (+13 %). Le groupe a également profité de sa base gigantesque de 3,43 milliards d’utilisateurs quotidiens, malgré le ralentissement global du marché publicitaire.
Mais c'est surtout la solidité de Meta sur le marché de la publicité numérique, qui lui a permis d’augmenter ses tarifs de 10 % en moyenne, alors que les annonceurs cherchent à maximiser leur retour sur investissement en période d’incertitude économique. Après avoir réduit ses effectifs de plus de 20 000 postes en 2023 et début 2024, Meta a recommencé à embaucher (+ 11 % des embauches sur un an). Le chiffre d’affaires global a atteint 42,3 milliards de dollars, dépassant largement les 41,3 milliards attendus.
L’intelligence artificielle est désormais au cœur de la stratégie de Meta, comme l’a souligné Mark Zuckerberg. Ce dernier a vanté les capacités de l’IA à améliorer le ciblage publicitaire et a annoncé le lancement de l’application Meta AI, qui permettra à terme de générer de nouvelles sources de revenus. Le groupe a relevé ses prévisions d’investissement pour 2025, passant de 60-65 milliards à une fourchette de 64 à 72 milliards de dollars, principalement pour soutenir le développement de l’IA. Cet effort massif inquiète cependant certains analystes, qui craignent que la monétisation de ces investissements prenne du temps.
Enfin, Meta a présenté des prévisions optimistes pour le deuxième trimestre, anticipant un chiffre d’affaires compris entre 42,5 et 45,5 milliards de dollars, une estimation là encore supérieure à celle des analystes. Cette confiance a rassuré les marchés : l’action a gagné près de 4 % après la clôture de la Bourse. Mark Zuckerberg a affirmé que Meta était bien positionnée pour naviguer dans ce contexte économique incertain.
Amazon aussi portée par le cloud et l'iA
Amazon a publié des résultats là encore meilleurs que prévu pour le premier trimestre 2025, grâce à la croissance continue de ses activités dans le cloud et l’intelligence artificielle. Le bénéfice net a bondi de 64 % sur un an, atteignant 17,1 milliards de dollars, soit 1,59 dollar par action, au-dessus des 1,37 dollars attendus par les analystes. Une partie de cette hausse est attribuée à un effet de base favorable, après des charges exceptionnelles enregistrées au même trimestre l’an dernier.
La division Amazon Web Services (AWS) reste le moteur principal de la croissance, avec des revenus en hausse de 17 %. Toutefois, ce rythme est légèrement en retrait par rapport aux trimestres précédents et inférieur aux performances de rivaux comme Microsoft et Alphabet. AWS représente désormais près de 19 % du chiffre d’affaires global du groupe. Au total, le chiffre d’affaires d’Amazon a atteint 155,7 milliards de dollars (+8,6 % sur un an).
Image Amazon
Du côté du commerce en ligne, l’activité a montré des signes de ralentissement, notamment en dehors des États-Unis, où la croissance n’a été que de 5 %. Pour le deuxième trimestre, Amazon prévoit un chiffre d’affaires compris entre 159 et 164 milliards de dollars, légèrement supérieur aux attentes.
Les investisseurs ont réagi négativement à ces prévisions prudentes, le titre perdant plus de 2 % après la clôture. Le directeur général Andy Jassy a toutefois assuré que l’entreprise n’avait constaté ni ralentissement des achats sur sa plateforme ni hausse notable des prix moyens, malgré l’incertitude économique et les nouvelles barrières douanières américaines. Selon les analystes, Amazon reste bien positionné pour capter la demande des consommateurs même si la conjoncture se détériore.
