Après quelques semaines d'accalmie, le président américain semble de retour sur son sujet préféré -Make America Great Again-, qui passe nécessairement pour lui par de nouvelles taxes sur les importations. Il remet donc un petit coup de pression sur Pékin en pleine reprise des négociations.
Photo officielle de Donald Trump
Une baisse symbolique, mais un seuil toujours très élevé
Donald Trump a donc annoncé un objectif de droits de douane fixés à 80 % sur les importations chinoises, bien en deçà des 145 % mais toujours extrêmement élevés. Un taux de 80 % sur la Chine semble juste ! À Scott B. de jouer, a-t-il écrit sur Truth Social, confiant la suite des négociations à son secrétaire au Trésor, Scott Bessent.
On notera que l'autre message est un peu plus vindicatif (l'emploi des majuscules n'étant sûrement pas étrangère à cette impression) demandant une plus grande ouverture du marché chinois aux USA (business is business...).
Actuellement, un taux de 145 % de taxes pèsent sur les produits chinois, dont 20 % relèvent de sanctions spécifiques. L’administration Trump envisage désormais de réduire partiellement ces mesures, mais de maintenir une pression forte sur son principal rival économique. Selon Bloomberg, l’objectif réel pourrait être de ramener les droits en dessous de 60 % à court terme, avec une première désescalade envisagée dès la semaine prochaine.
Scott Bessent
Scott Bessent et le représentant américain au Commerce, Jamieson Greer, sont attendus à Genève ce week-end pour y rencontrer le vice-Premier ministre chinois Li Feng. Officiellement, aucun des deux camps ne revendique l’initiative de cette rencontre : chacun affirme s’être retrouvé là par hasard. Et c'est là la magie de la diplomatie. Pourtant, il est nécessaire d’apaiser les tensions douanières et de stopper toute surenchère délirante. Rappelons que la Chine a elle-même porté ses taxes sur les produits américains à 125 % le mois dernier.
Les terres rares et le fentanyl au cœur des discussions
Derrière la question tarifaire, il y a plusieurs dossiers sensibles. Le premier d'entre eux concerne l’accès aux terres rares, ces minerais stratégiques utilisés dans de nombreuses technologies. Depuis le début de la guerre commerciale, la Chine limite leurs exportations, poussant les États-Unis à sécuriser leur approvisionnement, notamment via des accords avec des pays tiers comme le Groenland ou l’Ukraine (et générer d'autres conflits au passage).
Un autre dossier complexe porte sur le fentanyl. Washington accuse Pékin d’exporter des composants chimiques cruciaux vers le Mexique, où ils servent à la fabrication de cette drogue qui repart aux USA. Les USA entendent -par ce biais- justifier une partie des sanctions actuelles.
Un rapport de force sous haute tension
Alors que les discussions reprennent dans un climat tendu, les observateurs attendent de voir si cette baisse tarifaire annoncée s’accompagnera de réelles concessions ou conduira à un nouveau durcissement du conflit.