Le feuilleton TikTok repart de plus belle aux États-Unis. Interrogé ce week-end sur Fox News, le président a affirmé qu’un accord pour la revente des activités américaines de TikTok était quasiment bouclé.
Encore un deal mystère
Le président -à qui l’on doit les premières menaces d’interdiction de TikTok en 2020- a indiqué qu’un groupe d’acheteurs avait été identifié. Il s’agirait de personnes très riches, dont l’identité serait révélée d’ici deux semaines. Si l’on connaît Trump, on imagine déjà une annonce orchestrée avec soin, au cœur de la campagne présidentielle.
Ce rachat, s’il est validé, permettrait d’éviter l’interdiction pure et simple de TikTok aux États-Unis, prévue le 17 septembre 2025 (après trois reports). Cette date a été fixée par une loi signée sous Joe Biden, obligeant la maison-mère chinoise ByteDance à céder ses opérations américaines sous peine d’être bannie du territoire.
La Chine en embuscade
Mais le dossier est loin d’être purement commercial. Lors de son interview dans l’émission Sunday Morning Futures, Donald Trump a reconnu que l’accord nécessiterait l’aval de Pékin. Un détail qui n’en est pas un : la Chine avait déjà bloqué un premier projet de rachat en 2020, après l’instauration de droits de douane punitifs sur ses exportations par… Donald Trump lui-même.
Cette fois, le ton semble plus apaisé. Pékin et Washington ont montré des signes de détente ces derniers jours, notamment autour d’un accord sur les terres rares, ressources critiques pour l’industrie technologique américaine.
Je pense que le président Xi (l’approuvera) probablement, a affirmé Donald Trump affichant sa confiance légendaire. On ignore toutefois si cette déclaration repose sur des éléments concrets ou s’inscrit dans sa stratégie de communication pré-électorale. Et donc encore un coup de bluff !
Un enjeu de souveraineté numérique
Au-delà des jeux diplomatiques, ce rachat potentiel pose une véritable question de souveraineté numérique. TikTok, avec ses 170 millions d’utilisateurs aux États-Unis, est devenu un acteur central du web social -et un levier d’influence politique que Trump n’a pas oublié. Il affirme d’ailleurs que l’application aurait contribué à renforcer sa cote auprès des jeunes électeurs.
Pour Apple, et plus largement pour les grandes plateformes de distribution comme l’App Store, une éventuelle interdiction de TikTok aurait un impact non négligeable. Celui-ci concernerait non seulement sur les usages, mais aussi sur les équilibres entre applications chinoises et américaines dans les stores mobiles.