Actualité

Société

Vente de SFR : Orange sort du bois et veut un retour à 3 opérateurs

Par Vincent Lautier - Publié le

Alors que les discussions pour le rachat de SFR s'intensifient, le président d'Orange, Jacques Aschenbroich, est sorti du silence ce week-end. Il plaide ouvertement pour un retour à trois opérateurs en France, confirmant à demi-mot la participation de l'opérateur historique aux négociations.

Vente de SFR : Orange sort du bois et veut un retour à 3 opérateurs


Le "dogme" des quatre opérateurs



C'est une prise de parole très attendue, et elle est sans ambiguïté. Invité des Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, le président du conseil d’administration d’Orange a été le premier dirigeant du secteur à s'exprimer publiquement sur le dossier SFR.

Pour lui, le marché français est trop fragmenté. "Il y a une espèce de dogme, c’est quatre opérateurs. Il y a trois opérateurs aux États-Unis, il y a trois opérateurs en Chine [...] Il faut qu’il y ait une concentration", a-t-il déclaré sur BFM Business. Un appel du pied très clair en faveur d'un démantèlement de SFR.

Jacques Aschenbroich, président d'Orange
Jacques Aschenbroich, président d'Orange


Orange en embuscade, mais avec des limites



Jacques Aschenbroich a confirmé que des discussions étaient en cours entre Orange, Free et Bouygues pour se partager les actifs de SFR, tout en précisant que c'était "très, très loin d'être abouti".

La position d'Orange est délicate. En tant que numéro un du marché, l'opérateur historique ne peut pas être "à la manœuvre" d'un tel rachat, au risque d'être immédiatement bloqué par les autorités de la concurrence. Il reste donc en embuscade, prêt à récupérer certains actifs si une opportunité se présente, mais sans être le moteur de l'opération.

Vente de SFR : Orange sort du bois et veut un retour à 3 opérateurs


Le vrai problème : les autorités de la concurrence



Le plus grand obstacle à ce démantèlement n'est pas la volonté des opérateurs, mais bien le feu vert des gendarmes de la concurrence. Toute opération de cette ampleur devra être validée par les autorités françaises et européennes, qui ont toujours vu d'un mauvais œil un retour à trois opérateurs, synonyme de moins de concurrence.

Le président d'Orange a d'ailleurs cité l'exemple du Royaume-Uni, où une fusion a été acceptée car l'autorité de la concurrence a "profondément changé de dogme depuis le Brexit". Un message à peine voilé à destination de Bruxelles.

On en dit quoi ?



La sortie du président d'Orange est tout sauf anodine. C'est une opération de communication politique qui cherche à préparer le terrain et à rendre l'idée d'un retour à 3 opérateurs acceptable. Pour les opérateurs, la consolidation est une aubaine : moins de concurrence, c'est la promesse de marges plus confortables et de prix qui repartent à la hausse.

Les opérateurs plaident pour un marché "plus simple", ce qui signifie en réalité "moins concurrentiel". Le vrai perdant dans cette histoire serait sans doute le consommateur, qui verra sans doute sa facture augmenter. Et vous, un retour à 3 opérateurs, ça vous inquiète pour le prix de votre forfait ?

Pour ne rien rater des grandes manœuvres dans les télécoms, le mieux est encore de nous suivre sur notre compte Threads !