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SFR est à vendre : devinez qui va le racheter !

Par Vincent Lautier - Publié le

Altice chercherait à se délester de SFR, son opérateur télécoms en France. Les grands noms du secteur, comme Orange, Free et Bouygues, observent de près la situation, sans qu’aucune décision officielle n’ait encore été prise. La perspective d’une consolidation ravive de vieux dossiers, et les risques de position dominante.

SFR est à vendre : devinez qui va le racheter !


Un vieux rêve qui revient sur la table



Depuis l’arrivée de Free dans le mobile en 2012, une idée ne quitte pas les télécoms français : passer de quatre à trois opérateurs. Mais à chaque fois, les discussions tombent à l’eau. En 2016 déjà, une tentative de rachat de Bouygues Telecom par Orange avait capoté. Presque dix ans plus tard, le scénario revient, cette fois avec Patrick Drahi en position de vendeur potentiel, et SFR comme pièce maîtresse.

Altice, maison mère de SFR, a récemment signé un accord avec ses créanciers pour réduire sa dette de 8,6 milliards d’euros. En échange, ces derniers ont récupéré 45 % du capital. C’est cette opération qui ouvre aujourd’hui une fenêtre de tir. Rien n’est encore acté, mais les discussions s’intensifient en coulisses.

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Une vente simple ? Peu probable



Avec ses 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires, SFR pèse lourd. Trop lourd, même. Aucun opérateur français ne peut absorber seul un tel concurrent sans provoquer un déséquilibre important sur le marché. Orange ne peut pas créer un quasi-monopole. Free ou Bouygues ne peuvent pas non plus doubler leur taille sans risquer d’étouffer le troisième acteur.

Le scénario d’une vente à la découpe revient donc sur la table. Réseau fibre, fréquences, boutiques, base clients : chaque morceau pourrait être repris séparément par les autres acteurs du marché. Une opération complexe, mais plus réaliste qu’un rachat global.

Et si l’acheteur venait de l’étranger ?



Autre piste évoquée : un repreneur étranger. Certains groupes du Moyen-Orient, déjà implantés en Europe, pourraient être intéressés. Mais la perspective de céder un opérateur français à des fonds étrangers pose question. En matière de souveraineté numérique, le dossier pourrait rapidement devenir politique.

Pour l’instant, Altice ne communique pas. Officiellement, la priorité reste la mise en œuvre de l’accord sur la dette et la relance de SFR. Officieusement, les cabinets de conseil et les banquiers sont déjà sur le coup.

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Le temps joue contre lui



Patrick Drahi espère obtenir 25 milliards d’euros pour SFR, alors que certains analystes évoquent plutôt 20 milliards. Le temps presse. La présidentielle de 2027 pourrait refermer la fenêtre de tir. Entre les délais réglementaires, les tractations politiques et les enjeux financiers, le feuilleton SFR est loin d’être terminé. Reste à voir si cette fois, la montagne ne finira pas encore par accoucher d’une souris.