Actualité

Société

Est-ce que l’État devrait cesser d’utiliser X pour ses communications officielles ?

Par Vincent Lautier - Publié le

Une pétition citoyenne déposée il y a quelque temps refait surface sur les réseaux sociaux avec une certaine intensité. Déposée sur la plateforme officielle de l’Assemblée nationale, elle appelle le gouvernement à se retirer de X (ex-Twitter). Elle dénonce l’utilisation de cette plateforme comme outil de communication institutionnelle, pointant son propriétaire et ses dérives.

Est-ce que l’État devrait cesser d’utiliser X pour ses communications officielles ?


Une plateforme pour interpeller les députés



La plateforme des pétitions de l’Assemblée nationale permet à tout citoyen français de proposer ou de signer une pétition. Chaque texte est affecté à l'une des huit commissions permanentes selon sa thématique. Dès qu’une pétition dépasse les 100 000 signatures, elle gagne en visibilité et peut faire l'objet d’un examen par les députés. Si elle atteint les 500 000 signatures dans au moins 30 départements, un débat public peut même être organisé à l’Assemblée.

Est-ce que l’État devrait cesser d’utiliser X pour ses communications officielles ?


Un appel à quitter X, l’ex-Twitter



Le 27 décembre 2024, Gregory Harvey a déposé cette pétition intitulée : « Cesser d'utiliser X (anciennement Twitter) pour les communications officielles du gouvernement ». Il y appelait à rompre avec une plateforme devenue, selon lui, incompatible avec les valeurs démocratiques françaises. L’argument principal : le propriétaire de X, Elon Musk, tient des propos ouvertement problématiques et adopte des positions politiques radicales. Il est accusé de relayer des théories complotistes, d’alimenter la haine en ligne et de mettre à mal les institutions démocratiques.

Cette pétition a beau dater un peu, elle est à nouveau diffusée sur les réseaux sociaux avec une certaine intensité.

Des critiques de plus en plus partagées



Ce n’est pas la première fois que X est dans le viseur. Depuis le rachat par Musk, la modération y est en net recul. Les discours haineux explosent, les comptes bannis sont rétablis, et la désinformation y circule librement. Plusieurs institutions, en France comme ailleurs, se posent la question de l'exemplarité de leur présence sur une telle plateforme. L’UE elle-même a récemment mis en garde X concernant le respect du Digital Services Act.

Est-ce que l’État devrait cesser d’utiliser X pour ses communications officielles ?


Vers une autonomie numérique de l’État ?



La pétition suggère de migrer vers des outils plus éthiques, voire de développer une plateforme publique souveraine. Une idée qui fait écho aux discussions sur la souveraineté numérique en France. Quitter X serait un signal fort, mais poserait la question de la portée de la communication institutionnelle si le public n’y suit pas. D’autant que, malgré les dérives, X reste central pour les journalistes, les élus et le débat public. Mais n’est-ce pas un problème ?

Si l’on considère que la mise en avant des communiqués publiés par l’État via cette plateforme — mais aussi ceux des journalistes et des grandes entreprises — dépend d’un algorithme contrôlé par un milliardaire américain ultra-politisé, n’est-ce pas complètement absurde ?

La pétition n’en est qu’à 4 600 signatures à l’heure où nous écrivons ces lignes. Elle n’atteindra peut-être jamais son objectif de 100 000 signatures, mais elle pose une question intéressante : celle de la souveraineté numérique de l’État.
Quelle est votre opinion sur cette question ?