Les paiements par carte bancaire et smartphone progressent chaque année, mais les espèces restent loin d’avoir disparu. Selon une récente étude de la Banque de France, les émissions nettes de billets atteignaient 30 milliards fin avril 2025, pour une valeur totale de 1 600 milliards d’euros, en hausse de 2,5 % sur un an. Pourtant les paiements par CB ou smartphone continuent de grimper...
Le cash, toujours bien présent
Contrairement à certaines idées reçues, les espèces demeurent le moyen de paiement privilégié en Europe. On apprend que 52 % des achats en magasin se font encore en cash. En France, la carte bancaire s’est imposée plus rapidement, mais près d’un achat sur deux reste encore réglé en billets ou en pièces.
Fun fact, le paiement ne représente que 20 % de l’usage global des billets. Où va donc le reste de la monnaie fiduciaire ? Aussi fou que cela puisse paraitre, environ 40 % sont conservés sous forme d’épargne, soit 635 milliards d’euros glissés sous le matelas ou reposant dans des coffres. Un réflexe qui s’amplifie en période de crise, comme lors de la pandémie de Covid-19.
Tourisme, valeur refuge et travail non déclaré
Les espèces circulent aussi grâce au tourisme international. Les visiteurs étrangers utilisent massivement le cash pour leurs achats, tandis que l’euro est considéré, comme le dollar, comme une monnaie refuge, parfois stockée à l’étranger.
Mais, les billets demeurent un support incontournable de l’économie informelle, difficile à chiffrer mais bien réel, qu’il s’agisse de petits services, de transactions entre particuliers ou d’activités non déclarées. Bref du travail au black !
La montée en puissance du paiement numérique
Face à cela, le paiement par carte bancaire ou par smartphone gagne du terrain, soutenu par la généralisation du sans contact et des portefeuilles numériques comme Apple Pay ou Google Wallet. Ils ont également profité de la pandémie et des évolutions des solutions mobiles jusque dans les marchés de campagne.
Ces méthodes séduisent par leur rapidité, leur traçabilité et la réduction des coûts liés à la gestion du cash. Mais elles posent aussi la question de la dépendance technologique et de l’exclusion financière pour les personnes non équipées d’outils numériques ou réticentes à l’usage des banques.
Vers un monde sans cash ?
La question reste ouverte. Les espèces conservent des avantages uniques : universalité, anonymat, résilience en cas de panne de réseau. À l’inverse, les paiements électroniques s’imposent dans un monde où la traçabilité et la sécurité sont devenues centrales. Plutôt qu’une disparition du cash, les experts anticipent une coexistence durable des deux modèles, chacun répondant à des besoins différents.