Voilà donc un nouveau dossier juridique en préparation ! En effet, la société texane Fintiv poursuit Apple en justice, affirmant que le géant californien aurait utilisé illégalement des technologies confidentielles pour développer son service Apple Pay, lancé en 2014.
Un vieux partenariat devenu contentieux
La société Fintiv, basée à Austin (Texas décidément), a déposé une plainte à Atlanta contre Apple, accusant l’entreprise d’avoir exploité des technologies développées par CorFire, une entreprise spécialisée dans les paiements mobiles et acquise par Fintiv en 2014.
Selon le document introductif, Apple aurait tenu plusieurs réunions en 2011 et 2012 avec CorFire, signant à l’époque des accords de confidentialité (NDA) dans le but supposé de licencier leur technologie de portefeuille mobile. Mais plutôt que de conclure un accord, Apple aurait ensuite recruté d’anciens employés de CorFire.
Elle aurait ensuite utilisé les secrets industriels de l’entreprise pour mettre au point Apple Pay, son système de paiement sans contact déployé à partir de 2014 aux USA avant d'être déployé dans le monde entier. Il est désormais intégré à des centaines de millions d’iPhone, iPad, Apple Watch et Mac. Et peut-être même plus puisque 3 milliards d'iPhone ont été vendus depuis son lancement.
Des accusations de racket aux États-Unis (carrément !)
La plainte ne s’arrête pas au vol présumé de technologie. Fintiv accuse également Apple d’avoir orchestré une entreprise informelle à fins de racket, en violation des lois fédérales américaines. Grâce à elle, elle aurait utilisé Apple Pay pour générer des commissions au profit de partenaires bancaires tels que Bank of America, Capital One, JPMorgan Chase, Citigroup et Wells Fargo, ainsi que les réseaux de paiement Visa, Mastercard et American Express.
L’avocat de Fintiv, Marc Kasowitz, connu pour avoir représenté Donald Trump par le passé, a déclaré qu’il s’agissait de l’un des cas les plus flagrants de malversations corporatives qu’il ait vus en 45 ans de carrière.
Marc Kasowitz
Un procès aux enjeux élevés pour Apple
L'action invoque plusieurs infractions, notamment aux lois sur les secrets commerciaux et au RICO Act (une législation américaine utilisée généralement pour poursuivre les organisations criminelles). Fintiv réclame à Apple des dommages-intérêts, sans toutefois chiffrer le montant total dans sa communication initiale.
Apple n’a pour l’instant pas réagi publiquement à ces accusations. Cette affaire pourrait toutefois prendre une tournure médiatique et juridique importante, tant les montants en jeu et l’impact potentiel sur l’image d’Apple Pay sont significatifs.