Apple est accusée de freiner volontairement l’avancée du procès antitrust intenté par le Département de la Justice américain. En effet dans ce dossier, la firme rechigne à transmettre des documents clés, mais la justice pourrait bien la contraindre à coopérer.
Un procès qui s’enlise
Le bras de fer entre Apple et le Département de la Justice américain (DOJ) autour de pratiques anti-concurrentielles s’éternise. L’affaire, qui cible l’App Store, l’iPhone et d’autres piliers de l’écosystème Apple, avance au ralenti.
Selon un récent dépôt du DOJ, l’entreprise californienne multiplierait les manœuvres dilatoires, refusant ou restreignant l’accès à des données jugées essentielles pour évaluer l’étendue de sa position dominante. La juge Wettre pourrait être amenée à contraindre Apple à se conformer, sous peine de sanctions.
Des documents stratégiques manquants
Parmi les griefs formulés par le DOJ, on trouve le refus d’Apple de fournir certaines données clés : informations des RH sur six ans, analyses de la concurrence, échanges avec son conseil d’administration ou encore chiffres détaillés sur la base installée d’utilisateurs.
Apparemment, la firme se limiterait à livrer des documents tout juste suffisants — bref le minimum syndical. Ainsi, sur les 10 000 documents remis, près des deux tiers ne seraient que... des guides utilisateurs ou des notices juridiques, bien loin des éléments stratégiques recherchés par les enquêteurs.
Un bras de fer sur les dépositaires et la portée géographique
La bataille entre Apple et le Département de la justice américain se cristallise sur la transparence : la première ne voulant pas communiquer ses pièces (celles qui concernent les USA et le reste du monde ou encore le code source) et le second excédé de les demander... Le DOJ accuse ainsi Apple de jouer la montre pour retarder la procédure, un bras de fer qui pourrait redéfinir la façon dont les géants de la tech sont contraints à plus de transparence lorsqu’ils contrôlent l’ensemble de leur écosystème.
La suite dépendra désormais de la juge Wettre : si elle ordonne à Apple de se conformer pleinement aux demandes, le procès pourrait enfin accélérer. Dans le cas contraire, la procédure risque de s’enliser encore, renforçant l’image d’une firme déterminée à défendre son écosystème coûte que coûte, quitte à se mettre la justice américaine à dos.