Près d’un Français sur trois continue de payer pour un service numérique qu’il n’utilise pas. C’est ce que révèle une étude menée par Spliiit, site spécialiste du co-abonnement. Une problème très classique à l’heure où le modèle de l’abonnement s’impose partout.
Des abonnements à la chaîne, pour tout et pour rien
Netflix, Prime Video, Spotify, YouTube Premium… Les services numériques se sont installés dans le quotidien des Français. Selon une enquête, forcément un peu orientée, réalisée en juillet 2025 par Spliiit, 70 % des personnes interrogées ont déjà souscrit au moins un abonnement payant à une plateforme. En moyenne, chacun en cumule trois, parfois quatre. Et la facture suit : près de la moitié des sondés déboursent plus de 25 euros par mois, et 13 % dépassent les 50 euros mensuels. Le tout pour un accès illimité à du divertissement, de la musique, des jeux, ou de la presse, qu’on consomme parfois peu, ou pas.
Les abonnements fantômes, un piège discret mais coûteux
Derrière cette consommation massive se cache un phénomène bien plus discret : celui des "abonnements fantômes". Spliiit alerte sur cette tendance, avec un chiffre marquant : un tiers des Français reconnaît avoir payé pour un abonnement qu’il n’utilisait plus, voire oublié. Chez les 18–24 ans, ce chiffre grimpe à 45 %. Les raisons invoquées ? L’espoir de s’en resservir (38 %), l’oubli (27 %), la peur de rater un contenu (16 %), ou tout simplement la flemme de résilier (8 %). Au total, près de 15 % des abonnements payés ne sont jamais utilisés.
Plateformes : l’art de ne pas vous faire partir
Le modèle économique des plateformes repose aussi sur cette inertie. Cyril Brosset, expert tech pour l’UFC-Que Choisir, rappelle chez nos confrères d’RMC que beaucoup ne facilitent pas la résiliation. Procédures complexes, reconductions automatiques, offres d’essai qui deviennent payantes sans avertissement clair… tout est fait pour capitaliser sur l’oubli ou le désintérêt. Résultat : certains utilisateurs se retrouvent à payer pendant des mois, sans jamais revenir sur la plateforme.
Le contournement ? Le partage… jusqu’à ce qu’on vous l’interdise
Pour limiter la casse, beaucoup passent par le partage d’abonnement. Famille, partenaire, coloc… ou plateformes comme Spliiit, qui permettent de diviser les frais. Une pratique largement répandue malgré les tentatives de verrouillage, en particulier chez Netflix. Mais cette stratégie ne règle pas tout : même partagé, un abonnement inutile reste un abonnement de trop.
On en dit quoi ?
L’étude de Spliiit pointe une réalité assez crue : à force de tout vouloir consommer en illimité, beaucoup ne consomment plus rien… tout en payant. L’abonnement est devenu un réflexe de confort, mais aussi un impôt silencieux sur la distraction. La responsabilité revient autant aux plateformes, peu enclines à simplifier les désabonnements, qu’aux utilisateurs, souvent passifs devant leurs dépenses numériques. Et je vous dis ça en toute connaissance de cause, je pense que je suis abonné à 100% des offres Streaming et Gaming du marché, et que je n’en utilise pas la moitié.