Avec ses millions d’utilisateurs, Yubo s’est imposée comme une plateforme incontournable pour la génération Z. Mais entre succès fulgurant et controverses sur la sécurité, l’application fait débat. Retour sur son histoire, ses chiffres et les polémiques qui l’entourent ?
Un réseau social 100 % génération Z
Créée en 2015 par trois jeunes entrepreneurs français, Sacha Lazimi, Jérémie Aouate et Arthur Patora, Yubo veut être à la base un réseau social dédié aux rencontres amicales. Contrairement aux mastodontes comme Instagram ou TikTok, l’application met l’accent sur le social discovery, c’est-à-dire la possibilité de se faire de nouveaux amis via des discussions instantanées et des lives vidéo. Un concept qui a séduit un public jeune, puisque 80 % de ses utilisateurs ont entre 18 et 24 ans.
L’interface est simple : un système de swipe permet de trouver des profils similaires, des groupes de discussion et des live-streams où l’on peut interagir avec d’autres utilisateurs en temps réel. Pas de likes ni de commentaires, l’objectif est uniquement d’échanger en direct, sans chercher à accumuler des abonnés.
Des chiffres qui s’envolent
Depuis son lancement, Yubo a connu une ascension impressionnante. En 2024, l’application revendiquait 80 millions d’utilisateurs inscrits dans 140 pays, avec une forte présence aux États-Unis, au Royaume-Uni et en France. Son modèle économique repose sur un système freemium, avec des achats intégrés pour accéder à des fonctionnalités premium. Résultat, l’application a généré un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros en 2024, soit une hausse de 80 % par rapport à l’année précédente.
L’entreprise prévoit de poursuivre son expansion en Europe, en particulier en Allemagne et en Pologne, tout en continuant d’innover sur son modèle économique. Le panier moyen des utilisateurs payants tourne autour de 30 euros par mois, c’est beaucoup, et c’est la preuve que le concept trouve son public.
Une appli sous surveillance
Mais Yubo n’a pas échappé aux critiques. Surnommée par certains le Tinder pour ados, la plateforme a été pointée du doigt pour des problèmes de sécurité, en particulier des cas de harcèlement et d’interactions inappropriées entre mineurs et adultes.
Face à ces accusations, l’entreprise a réagi en renforçant ses contrôles. Un système de vérification d’âge basé sur la reconnaissance faciale a été mis en place pour éviter que des adultes accèdent aux espaces dédiés aux mineurs. Des modérateurs humains et des algorithmes surveillent désormais les conversations afin de détecter les comportements à risque. Une séparation stricte entre les utilisateurs mineurs et majeurs a également été instaurée pour limiter les abus.
Malgré ces efforts, les critiques persistent. Certains experts en cybersécurité estiment que les contrôles ne sont pas encore suffisants, et de nombreux parents s’inquiètent du manque de surveillance sur les échanges entre jeunes.
Un avenir prometteur malgré tout
Malgré les controverses importantes, Yubo continue d’attirer des utilisateurs et d’attiser la curiosité des investisseurs. En 2020, l’entreprise avait levé 40 millions d’euros pour renforcer ses mesures de sécurité et accélérer son expansion internationale. Une autre preuve que le potentiel de l’application est important. Reste à voir si Yubo saura définitivement rassurer sur la sécurité de sa plateforme.