Meta passe à l’offensive contre les publicités frauduleuses sur ses plateformes. Dès cette semaine, le groupe américain va tester en Europe et au Royaume-Uni un nouvel outil basé sur la reconnaissance faciale pour détecter et supprimer automatiquement les fausses réclames utilisant l’image de célébrités sans leur consentement.
Comment fonctionne cette nouvelle modération ?
Le système est simple mais efficace : il va s'appuyer sur un système de détection automatique. Si l’algorithme de Meta soupçonne une publicité d’être une arnaque, la reconnaissance faciale s’active.
Puis l’outil compare la photo de la publicité suspecte avec les photos officielles présentes sur les comptes Facebook et Instagram des personnalités publiques. Enfin, il va procéder à sa suppression immédiate : si les images correspondent, la publicité est automatiquement supprimée, un processus bien plus rapide que la modération manuelle (hop un petit plaidoyer pour les notes de communautés ici).
Ce n'est pas une pub mais bon...
Ce programme concerne uniquement les célébrités ayant un compte sur les plateformes de Meta. Pour y participer, elles doivent accepter de rejoindre le programme de détection des publicités frauduleuses et peuvent se désinscrire à tout moment.
Pour David Agranovich, directeur de la lutte contre les menaces mondiales chez Meta, ce dispositif est testé depuis octobre dernier et que les résultats sont encourageants : Nos premiers tests montrent que ce processus en temps réel est bien plus rapide et précis que la modération humaine.
Ce nouveau système répond à une augmentation massive des arnaques en ligne depuis la pandémie de Covid-19. Des publicités trompeuses mettant en avant des personnalités publiques -comme Élise Lucet, Léna Situations ou même Emmanuel Macron- ont inondé les réseaux sociaux pour promouvoir de faux investissements en cryptomonnaies ou autres escroqueries.
Image BFM
Et la protection des données dans tout ça ?
Meta assure que cette technologie respecte le RGPD et insiste sur le fait que l’utilisation de la reconnaissance faciale est entièrement optionnelle. Ainsi les célébrités choisissent ou non d’adhérer au programme. De leur côté, les utilisateurs peuvent récupérer leur compte via la reconnaissance faciale (en téléchargeant une vidéo selfie), mais d’autres options restent disponibles, comme l’envoi d’une pièce d’identité (un procédé qui ne tente pas tout le monde...). Enfin, les données générées lors des vérifications sont immédiatement supprimées après le processus.
Pour l’instant, cette technologie ne cible que les publicités frauduleuses et ne s’applique pas encore aux faux profils, comme le célèbre cas du faux Brad Pitt qui avait extorqué plus de 800 000 euros à une femme.
Avec cette nouvelle stratégie, Meta espère renforcer la sécurité sur ses plateformes et lutter plus efficacement contre les escroqueries virales. Mais cette technologie suffira-t-elle à contrer les arnaqueurs, toujours plus inventifs ?