L’Arcep a décidé de maintenir le tarif du dégroupage ADSL à 9,20 € par mois jusqu’en 2028. Orange critique ce montant jugé insuffisant face à ses coûts d’entretien, alors que SFR affiche une position nuancée. Essayons de comprendre ce que tout cela veut dire pour l’avenir du réseau cuivre.
L’Arcep stabilise les tarifs jusqu’en 2028
L’Arcep, le régulateur des télécoms, a annoncé que le tarif du dégroupage ADSL resterait bloqué à 9,20 € par mois pour la période allant de 2026 à 2028. Le dégroupage permet aux opérateurs comme SFR, Free ou Bouygues de louer à Orange l’accès à son réseau téléphonique en cuivre, afin de proposer leurs propres offres internet. L’objectif est de garantir une stabilité des prix pour les abonnés alors que le réseau cuivre disparaît progressivement au profit de la fibre optique. D’ici 2030, environ 9 000 communes françaises perdront définitivement leur accès à l’ADSL.
Orange critique un tarif trop bas
La décision de l’Arcep ne satisfait pas Orange, qui gère seul l’entretien de ce réseau cuivre vieillissant. L’opérateur historique juge ce tarif insuffisant pour couvrir ses coûts de maintenance, qui augmentent en raison des fréquentes dégradations et vols de câbles. Orange pointe également du doigt les obligations réglementaires qui l’obligent à assurer une qualité minimale de service aux abonnés ADSL restants. Enfin, selon Orange, le tarif français est inférieur aux tarifs pratiqués dans plusieurs autres pays européens, ce qui réduit sa rentabilité globale.
Pour Orange, ce tarif bloqué pourrait donc conduire à une baisse des investissements sur le réseau cuivre. L’opérateur considère que cette situation risque de provoquer une dégradation progressive du service pour les abonnés, tout en freinant la migration nécessaire vers la fibre optique.
SFR entre prudence et critiques
Les autres opérateurs accueillent différemment cette mesure. Free et Bouygues approuvent la décision de l’Arcep, estimant que le maintien des tarifs est bénéfique pour éviter une augmentation injustifiée des prix auprès de leurs abonnés. En revanche, SFR se montre plus mitigé. L’opérateur reconnaît que le maintien d’un tarif stable est une mesure prudente à court terme. Cependant, il déplore que cette stabilité n’incite pas Orange à améliorer le réseau cuivre ni à accélérer la transition vers la fibre optique. SFR rappelle également que le coût global du dégroupage en France est déjà 40 % plus élevé que la moyenne européenne, ce qui constitue un obstacle supplémentaire au développement du réseau fibre.
Quel impact concret pour les abonnés ADSL ?
Dans l’immédiat, la décision de l’Arcep devrait permettre d’éviter une augmentation soudaine des prix des abonnements ADSL. Sauf que voilà, si Orange réduit ses investissements dans l’entretien du réseau, les abonnés pourraient observer une dégradation progressive de leur service. À plus long terme, la migration vers la fibre optique pourrait donc devenir incontournable pour les clients encore connectés en ADSL.