La bascule vers la fibre optique en France continue à un rythme soutenu. Selon le dernier rapport de l’Arcep pour le quatrième trimestre 2024, trois quarts des abonnés à Internet sont désormais passés à la fibre. Mais ce cap symbolique cache aussi des signes de ralentissement dans le déploiement du réseau.
La fibre, un succès incontestable
La date est opportune, puisque l'on fêtait hier les 5 ans du début du confinement en France. Et si l'on se place au sortir de la crise sanitaire, moins d’un abonné sur deux était alors raccordé à la fibre. Aujourd’hui, ce chiffre a bondi à 75 % des abonnements Internet, soit 24,4 millions de foyers équipés. Le dernier trimestre 2024 a même enregistré une hausse de 13 % du nombre de prises FTTH par rapport au trimestre précédent, preuve que la transition se poursuit activement.
Mais derrière ces bons chiffres, on note un essoufflement du déploiement qui commence à se faire sentir. Sur l’ensemble de l’année 2024, le volume des nouvelles installations a chuté de 32 %, un signe que l’objectif du 100 % fibre d’ici 2025-2030 devient de plus en plus hypothétique.
Plusieurs facteurs expliquent ce ralentissement.
Le plus évident est tout simplement la fin des zones denses. Les grandes villes sont déjà largement couvertes, laissant place aux zones rurales plus complexes et coûteuses à équiper.
Viennent ensuite les difficultés techniques et financières. Certains logements anciens (les classés ça marche aussi) ou isolés nécessitent des infrastructures spécifiques.
Enfin, il y a le calendrier du cuivre. La fermeture du réseau ADSL, prévue d’ici 2030, avance lentement et peine à accélérer la transition.
Un avenir 100 % fibre, de plus en plus incertain
Avoir un pays entièrement fibré semblait un objectif atteignable il y a quelques années. Mais à mesure que l’on approche des zones les plus difficiles à raccorder, les délais risquent de s’allonger et les coûts d’exploser.
L’Arcep, qui surveille de près la transition, pourrait bientôt mettre la pression sur les opérateurs pour accélérer la couverture. Mais pour l’instant, la marche reste encore trop haute, et certains territoires pourraient devoir patienter bien au-delà de 2030 pour dire adieu définitivement au cuivre.
Au cours du quatrième trimestre 2024, le déploiement de la fibre continue de ralentir, avec 680 000 locaux supplémentaires rendus raccordables au FttH, soit une baisse de 32 % par rapport au quatrième trimestre 2023. • 370 000 locaux ont été rendus raccordables dans les zones moins denses par les Réseaux d’Initiative Publique où il reste 2 millions de locaux à rendre raccordables. • 210 000 locaux ont été rendus raccordables dans les zones moins denses d’initiative privée où il reste environ 1,4 million de locaux à rendre raccordables. • 50 000 locaux ont été rendus raccordables dans les territoires concernés par des « AMEL » (appels à manifestation d'engagements locaux) où il reste 180 000 locaux à rendre raccordables. • 50 000 locaux ont été rendus raccordables dans les zones très denses où il reste 500 000 locaux à rendre raccordables.