Depuis quelques semaines, les conseils médicaux bidons (mais pas qu'eux) pullulent sur TikTok. On y voit de tout : des vielles recettes de grand-mères aux pilules miracles le tout boosté à l'Intelligence Artificielle ! Face à cette vague de fausses informations, le syndicat de jeunes médecins généralistes ReAGJIR avait décidé de contre-attaquer, en utilisant les mêmes armes : IA et deepfakes.
Une riposte originale avec le compte “HealthBuster5”
Plutôt que de se contenter d’alertes classiques, ReAGJIR a lancé une chaîne TikTok baptisée HealthBuster5, spécialement conçue pour sensibiliser les plus jeunes aux dangers des fake news médicales. Leur concept est simple et percutant : démonter les fausses infos en modifiant directement les vidéos des pseudo-experts qui les diffusent.
Le procédé est redoutable d'efficacité : tout d’abord, les médecins diffusent un extrait d’une vidéo mensongère. Puis, grâce à l’IA, ils créent un deepfake du faux praticien, qui se contredit lui-même et expose les dangers des pratiques recommandées. Enfin, un véritable médecin apparaît à l’écran pour remettre les pendules à l’heure.
Quand l’IA tourne les fake news contre elles
On voit par exemple une vidéo où un influenceur conseille d’utiliser de l'huile de térébenthine comme cure de détox (Summer body et tout). Dans la version corrigée par HealthBuster5, son propre double numérique ajoute : J'ai oublié de vous dire la consommation d'huile de térébenthine est fatale.
Puis, le vrai médecin intervient pour souligner la supercherie et rappeler l’importance de se fier aux professionnels de santé (et d'aller régulièrement chez le dentiste plutôt que d'avaler de l'eau oxygénée par exemple), plutôt qu’aux conseils douteux d’inconnus sur Internet.
Malgré son approche innovante, HealthBuster5 peine encore à percer : les vidéos dépassent rarement les 300 vues. Le démarrage est timide, mais ReAGJIR espère que le projet gagnera en visibilité avec le temps. Aussi n'hésitez pas à aller jeter un coup d'oeil sur leur compte.
Cette initiative intervient alors que les plateformes tentent elles aussi d’encadrer la diffusion d’informations médicales. En janvier, YouTube et l’Ordre des médecins ont lancé une charte de bonnes pratiques, incitant les professionnels de santé à produire du contenu fiable et pédagogique.
