Alors que les spéculations autour d’une explosion des prix des iPhone se multiplient, Mark Gurman tempère les scénarios les plus alarmistes. Contrairement à certaines estimations évoquant un iPhone à 3 500 dollars (notamment Dan Ives), le journaliste -qui, peut être, dispose de quelques informations supplémentaires- pense qu’Apple fera tout pour limiter l’impact des nouveaux droits de douane annoncés par l’administration Trump.
Des droits de douane à 54 % sur les produits chinois
A partir de mercredi 9 avril, les États-Unis appliqueront des taux de taxe massifs sur les importations, notamment 54 % sur les produits venus de Chine. Cette mesure va impacter directement Apple, dont la majorité des iPhone (des iPad, des Mac et des accessoires) sont assemblés sur le sol chinois.
Selon Rosenblatt Securities, cette surtaxe pourrait entraîner une augmentation allant jusqu’à 43 % du prix de l’iPhone aux États-Unis. À ce niveau, un iPhone 16 Pro Max 1 To passerait de 1 599 $ à plus de 2 280 $, et un iPhone 16e de 599 $ à environ 850 $. D’autres analystes, comme Neil Shah de Counterpoint Research, évoquent une moyenne de hausse de 30 %.
Dans sa newsletter Power On, Mark Gurman estime que ces scénarios de hausse extrême ne sont pas réalistes. Il affirme qu’Apple cherchera d’autres leviers que l’augmentation des prix pour absorber les coûts : pression sur les fournisseurs, relocalisation partielle, ajustement de la marge, voire subventions croisées entre produits.Un iPhone à 3 500 dollars serait tout simplement ingérable pour Apple. Ce n’est ni souhaitable, ni crédible à court terme, écrit-il.
Il rappelle que l’entreprise dispose encore de marges élevées, notamment sur les modèles Pro, qui peuvent permettre d’amortir une partie du choc tarifaire sans répercuter intégralement les surcoûts sur les consommateurs. Et là faudrait-il craindre un lissage mondial des prix pour limiter l’impact sur les USA (à charge pour le reste du monde de supporter cela).
Avec 54 % de droits de douane sur la Chine, 26 % de droits de douane sur l'Inde, 46 % sur le Vietnam et encore plus sur d'autres pays, Apple ne peut tout simplement pas continuer à vendre ses produits à ses prix actuels. Certes, certains pays comme le Vietnam et l'Inde travaillent activement sur des accords commerciaux avec l'administration Trump, avant l'entrée en vigueur des taxes.
Toutefois, Mark Gurman présente quelques idées sur la façon dont Apple peut atténuer ces tarifs douaniers :
• Pousser les fabricants et les fabricants de composants à fournir de meilleurs prix, ce qui permettrait de réduire ses prix de fabrication • Diminuer la marge de certains produits : le journaliste évoque une marge bénéficiaire d'environ 45 % en moyenne… • Ajuster les prix à court terme • Continuer à diversifier sa chaîne d'approvisionnement, ce qui n'impliquera probablement pas la fabrication aux États-Unis
Enfin, le journaliste apporte une dernière précision : Apple -comme d'autres entreprisses- a pris une autre mesure afin de compenser momentanément le coup. Depuis quelques mois, la firme aurait établi un petit stock de produits aux États-Unis en prévision justement de la hausse des taxes à l'exportation. Les unités déjà sur le terrain américain ne sont apparemment pas soumises aux nouveaux taux. Cela signifie qu'Apple pourrait théoriquement attendre un peu pour faire des ajustements. Mais cette situation n'est que temporaire là encore...
Apple reste silencieuse… pour l’instant
Apple n’a pas encore communiqué publiquement sur l’impact potentiel des taxes. En coulisses, la firme pourrait envisager des réallocations de production vers l’Inde ou le Vietnam, ou encore des exonérations douanières ciblées grâce à des négociations avec l’administration américaine.
En attendant, le cours de l’action Apple a chuté de près de 15 % depuis les annonces de Donald Trump, signe d’une inquiétude croissante chez les investisseurs.À la suite de l’annonce par Donald Trump de nouveaux droits de douane sur les importations, et de la riposte immédiate de Pékin, le cours de l’action AAPL a enregistré une chute vertigineuse, atteignant son plus bas niveau depuis juin 2024. En effet, la firme totalise plus de 450 milliards de dollars de perte sur cette seule semaine !
