Comme annoncé en début d’année, Meta a mis fin ce lundi 7 avril à son programme de vérification des faits (fact-checking) aux États-Unis. Le groupe opère désormais un virage stratégique vers une modération dite « communautaire », inspirée du modèle lancé sur X (ex-Twitter) par Elon Musk.
Fin du fact-checking partenaire, place aux notes de la communauté
Pendant plusieurs années, Meta s’appuyait sur des partenariats avec des médias tiers pour signaler les contenus jugés trompeurs ou mensongers sur Facebook et Instagram. Ces signalements entraînaient une réduction de visibilité algorithmique. Ce dispositif est désormais suspendu aux États-Unis, comme l’a confirmé Joel Kaplan, directeur de la communication de Meta, dans un message publié sur X.
À la place, Meta introduit un système de notes communautaires, dans lequel les utilisateurs eux-mêmes pourront contextualiser certains messages. Ces commentaires apparaîtront directement sous les publications sur Facebook, Instagram et Threads, mais sans impact direct sur leur visibilité dans les flux.
Une approche "cool" saluée par Elon Musk
À la différence de l’ancien programme, les messages annotés ne seront pas pénalisés par l’algorithme. Un changement notable dans la stratégie de modération de Meta, qui semble vouloir s’aligner sur une vision plus permissive de la liberté d’expression en ligne, dans un contexte politique américain tendu.
Le propriétaire de X, Elon Musk, n’a d’ailleurs pas manqué de saluer l’annonce d’un simple cool en réponse à Joel Kaplan sur son propre réseau.
Une bascule limitée aux États-Unis… pour l’instant
Meta précise que ce nouveau système ne concerne pour l’instant que les États-Unis. En Europe, le programme de fact-checking via partenaires reste actif, bien que le groupe ait récemment reconfiguré ses équipes.
En effet, la semaine dernière, 2 000 modérateurs sous-traitants basés à Barcelone ont été licenciés. Ces équipes traitaient une grande partie des signalements émis dans l’UE. Meta assure que ces départs seront compensés par des recrutements dans d’autres régions, sans préciser lesquelles.
En ce contexte un peu tendu, il faudra attendre quelques semaines avant de savoir si la modération communautaire volontaire suffira à contenir les dérives ou si Meta devra, une fois encore, ajuster sa stratégie en fonction des retours utilisateurs, des médias, et des autorités.
