Le régulateur des télécoms a tapé du poing sur la table. Free doit transformer son infrastructure fibre historique, déployée il y a plus de quinze ans, pour permettre aux techniciens des autres opérateurs d'y intervenir. Délai : fin 2026.
Un réseau pionnier devenu problématique
Free a été l'un des premiers opérateurs à déployer la fibre en France, dès 2008. Le problème, c'est que l'architecture choisie à l'époque ne respecte pas les standards actuels. Réseau Optique de France, la filiale d'Iliad qui gère cette infrastructure, a installé des Points de Mutualisation de Grande Capacité directement dans ses locaux techniques. Résultat : les techniciens des opérateurs concurrents ne peuvent pas y accéder pour brancher leurs clients. Seuls les techniciens de Free peuvent intervenir, ce qui crée des zones où la concurrence ne fonctionne tout simplement pas. L'Arcep pointe des taux d'échec de raccordement élevés, des délais à rallonge et des problèmes de qualité de signal.
93 points à transformer en plus de 5 000
Pour se conformer à la réglementation, Réseau Optique de France doit transformer 81 PMGC en 5 356 points de mutualisation classiques en zone très dense, principalement à Paris. En zone moins dense, 12 PMGC supplémentaires doivent devenir 134 points de mutualisation de rue. L'objectif est de permettre aux techniciens de tous les opérateurs d'intervenir en autonomie, comme c'est le cas sur le reste du réseau fibre français. Sauf que le chantier a pris du retard : au 31 mai dernier, seuls 630 points étaient terminés sur les 5 490 prévus. L'Arcep parle d'un retard de production de l'ordre de 70 % par rapport au calendrier initial.
Un ultimatum à fin 2026
Face à ce retard, l'Arcep a décidé de mettre Free en demeure. La décision, datée du 12 novembre 2025, impose à Réseau Optique de France de finaliser l'ensemble des travaux avant le 31 décembre 2026. L'opérateur devra mettre à disposition les ressources nécessaires dans des conditions raisonnables et non discriminatoires. Les travaux en zone moins dense doivent démarrer en janvier 2026 pour s'achever en septembre de la même année. Le régulateur a également rejeté le dispositif de fiabilisation proposé par Free en 2023, le jugeant insuffisant pour garantir un véritable accès aux concurrents.
On en dit quoi ?
C'est un peu ironique de voir Free, champion historique de la concurrence face aux monopoles, se retrouver pointé du doigt pour avoir verrouillé une partie de son infrastructure. Le réseau concerné ne représente que 239 000 logements, une goutte d'eau face aux 40 millions de foyers raccordables en France. Par contre, pour les habitants de ces zones, souvent parisiennes, le choix de l'opérateur fibre était jusqu'ici limité. L'Arcep rappelle que la concurrence sur les infrastructures est le fondement du modèle français, celui-là même qui a permis d'avoir des prix parmi les plus bas d'Europe. Reste à voir si Free tiendra le calendrier cette fois-ci.
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