La question fait débat depuis un an à Bruxelles entre la Commission européenne et les géants de la tech. Début février, l’Union Européenne confirmait son souhait de mettre à contribution les entreprises technologiques, qui utilisent le plus de bande passante et ce, afin de faire face à la congestion des réseaux.
Accélérer la 5G en Europe mais a quel prix ?
Hier, Thierry Breton, le commissaire au Marché intérieur, a présenté le plan de l'Europe pour accélérer le déploiement de l'internet à très grande vitesse, car celui-ci est jugé trop lent. Mais la vraie question était ailleurs, sur une toute partie de cette réforme.
En effet la vraie polémique porte sur la possible taxe qui pourrait être payée par Apple, Netflix, Disney+ et autre TikTok pour financer les réseaux télécoms, et ce, à proportion du trafic engendré. D'après l'Etno, le lobby des télécoms, Facebook, Apple, Amazon, Microsoft et Netflix ont représenté à eux seuls 55 % du trafic en ligne en 2021.
D’après l’homme politique français, cette situation soulève des questions sur le partage des contributions au financement de la prochaine génération des infrastructures de connectivité. Cette réflexion ne se fait pas contre je ne sais qui en particulier, mais pour apporter à nos concitoyens et nos entreprises le meilleur de la connectivité.
une consultation jusqu'au 19 mai
Selon Reuters, la consultation vient de s’ouvrir et devrait durer 12 semaines soit jusqu’au 19 mai. Cette consultation porte donc sur l'avenir du secteur européen des télécommunications. Le souhait du législateur est toujours de faire payer certains coûts liés à la modernisation du réseau aux géants de la tech.
En effet, la pression monte du côté des opérateurs (Deutsche Telekom, Orange, Telefonica, Telecom Italia). Ces derniers souhaitent que les principales entreprises technologiques contribuent au déploiement de la 5G et du haut débit en Europe.
Même si les sociétés consomment une très grosse partie du traffic internet (les opérateurs indiquant pour leur part qu’Amazon et Microsoft en représentent à eux seuls plus de la moitié), ces dernières indiquent que cette taxe Internet ne fera que saper les règles de neutralité du réseau de l'UE.
Pour tenter de les convaincre, Thierry Breton s’est emparé de la communication et a précisé que le fardeau de ces investissements est de plus en plus lourd. Et cela est en partie dû à un faible retour sur investissement dans le secteur des télécommunications, à l'augmentation du coût des matières premières et au contexte géopolitique mondial, au coût de l'énergie, bien sûr, parce que cela a un grand rôle à jouer. Je veux dire tout de suite que toute cette réflexion n'est dirigée contre personne du tout, mais plutôt pour nos concitoyens.
Un réseau saturé
Lors du confinement en 2020, Bruxelles avait demandé aux plateformes de streaming -Netflix et YouTube entre autres- de prendre des mesures pour solutionner la congestion des réseaux. Il avait alors été proposé notamment d’adapter le débit vidéo en proposant temporairement une définition standard plutôt que haute, et ce, afin de réserver la bande passante au télétravail ou à des sites administratifs / gouvernementaux.
Mais à présent l’UE se tourne vers la modernisation du réseau télécom, notamment la prochaine génération d'infrastructure 5G et fibre. Au delà des seules plateformes, ce sont désormais toutes les sociétés techs -Apple, Alphabet (Google), Netflix, etc.- qui pourraient participer financièrement.
Ainsi, Bloomberg aurait eu connaissance d'un projet dans lequel l'Union Européenne pourrait exiger que les grandes entreprises technologiques, qui fournissent des vidéos en streaming et d'autres services à forte mesure de données, aident à payer le trafic qu'elles génèrent.
