Les relations entre l’Union européenne et les géants de la tech ne s’apaisent pas. La Commission européenne ne s'est pas contentée d'une tranche de pomme et a annoncé hier que Google Search et le Google Play Store violaient les règles de concurrence du DMA, ouvrant ainsi la porte à d’éventuelles sanctions massives si Alphabet ne se met pas en conformité.
Dans ses conclusions préliminaires, Bruxelles estime que le moteur de recherche de Google favorise ses propres services au détriment de la concurrence. Concrètement, lorsqu’un utilisateur cherche un hôtel, un vol ou un produit en ligne, Google mettrait en avant ses propres services, reléguant les concurrents tout en bas des résultats. Or cette pratique n’est pas sans rappeler l’amende record de 2,4 milliards d’euros infligée à Google en 2017 pour des faits similaires.
Parmi les autres points de friction, Google Play empêcherait les développeurs d’orienter leurs utilisateurs vers d’autres canaux de distribution, où les tarifs pourraient être plus avantageux, verrouillant ainsi l’accès à des alternatives plus compétitives.
Sans surprise, le groupe de Mountain View rejette ces accusations et critique les nouvelles exigences de la Commission. Selon Google, ces décisions vont nuire aux entreprises et aux consommateurs européens, entraver l’innovation, affaiblir la sécurité et dégrader la qualité des produits. Une défense qui rappelle celle d’Apple face aux récentes obligations d’interopérabilité imposées par Bruxelles.
Le DMA, cauchemar des Big Tech ?
Ces accusations s’inscrivent dans le cadre du Digital Markets Act (DMA), le nouveau règlement européen visant à limiter les abus des gatekeepers du numérique. Depuis son entrée en vigueur en mars 2024, le DMA oblige des acteurs comme Google, Apple, Amazon ou Meta à respecter des règles strictes pour garantir une concurrence équitable.
Si Alphabet ne se plie pas aux exigences de la Commission, l’UE pourrait ouvrir une enquête formelle et infliger une amende pouvant aller jusqu’à 20 % de son chiffre d’affaires mondial. Autant dire que l’addition pourrait être salée. Apple est d’ailleurs dans le même bateau, sommée d’ouvrir iOS à des objets connectés tiers et de revoir plusieurs fonctionnalités d’ici iOS 20 sous peine de sanctions.
Entre les nouvelles obligations, les menaces de sanctions et la pression réglementaire croissante, l’Europe s’impose de plus en plus comme le cauchemar des Big Tech. Et vu le contexte actuel, cela ne risque pas vraiment d'arranger les relations déjà très tendues avec les USA -et leur président.