Douze ans après Breaking Bad, Vince Gilligan signe son grand retour à la télévision avec une création aussi étrange qu’ambitieuse : Pluribus. Disponible dès aujourd’hui sur Apple TV, la série marque un virage radical pour le scénariste, qui quitte l’univers du crime pour explorer celui de la science-fiction existentielle.
Une comédie noire dans un monde (trop) heureux
Le concept de Pluribus a tout pour intriguer. Dans ce drame futuriste, Rhea Seehorn (Better Call Saul) incarne Carol, une romancière solitaire qui se découvre être la seule personne malheureuse sur Terre. Autour d’elle, l’humanité entière a été frappée par une mystérieuse contagion d’euphorie collective. Gouvernement, médias, citoyens — tous ont succombé à une forme de bonheur forcé, transformant la planète en une ruche d’optimisme sans faille.
Mais quand le président des États-Unis tente de la convaincre de rejoindre le mouvement, Carol refuse. Ce qui commence comme une satire grinçante devient rapidement un thriller métaphysique : comment sauver le monde quand tout le monde croit déjà vivre dans le paradis ?
Une ambiance familière, mais un tout nouvel univers
Si Pluribus reprend les paysages d’Albuquerque chers à Gilligan, la série ne se déroule pas dans l’univers de Breaking Bad. On retrouve néanmoins la patte du créateur : une réalisation millimétrée, un ton mêlant drame et ironie, et des personnages ambigus tiraillés entre morale et survie.
Le casting réunit également Carlos Manuel Vesga, Karolina Wydra et Miriam Shor, mais c’est bien Rhea Seehorn qui porte la série presque seule, livrant une performance saluée par la critique pour son mélange de vulnérabilité et d’humour noir.
Un pari audacieux pour Apple TV
Apple mise gros sur Pluribus. La plateforme a commandé deux saisons d’emblée, avec un budget monstre estimé à 15 millions de dollars par épisode. Les deux premiers épisodes sont disponibles dès aujourd’hui, suivis d’un nouvel épisode chaque vendredi jusqu’à la finale prévue le 26 décembre.
Les premiers retours critiques sont très positifs : Pluribus est décrit comme une réflexion à la fois drôle et dérangeante sur la quête du bonheur et le conformisme émotionnel. Vince Gilligan, fidèle à son style, prouve une nouvelle fois qu’il sait transformer une idée absurde en fiction magistrale et profondément humaine.