Longtemps référence du marché, l'Autopilot de Tesla est désormais pointé comme défaut majeur de la voiture, à cause de choix techniques et logiciels largement clivants.
Rappelons que l'Autopilot correspond non pas à de la conduite 100% autonome (appelée FSD pour Full Self Driving), mais bien à de la conduite semi-autonome de niveau 2, avec obligation de tenir le volant et de regarder la route.
Un Autopilot qui se dégrade
Petit à petit l'Autopilot de base a vu certaines fonctions baisser en qualité, notamment depuis le passage à Tesla Vision, basé uniquement sur les caméras (même sur les véhicules équipés de radars), ce qui oblige notamment les voitures à être plus éloignées devant vous (position 2 minimum) ce qui n'est pas très pratique dans les bouchons (il y a trop d'espace devant la Tesla). Tesla Vision est parfois moins efficace quand les conditions météo se dégradent (pluie, neige...) qu'un radar ou qu'un LIDAR. D'ailleurs, sans les capteurs de parking, on l'a vu ensemble, Tesla Vision voit très mal les objets autour de la voiture à l'arrêt.
Autre source de mécontentement, l'arrivée de punitions et d'autopilot à points (5 maximum), ce qui pose de vrais soucis en entreprise ou lorsque la voiture est partagée : si une personne subit trop de désengagements, le reste des utilisateurs se retrouve privé d'Autopilot pendant une semaine. Durant nos essais presse, il est déjà arrivé que d'autres journalistes ou youtubers aient bloqué la fonction, au grand dam des équipes de Tesla, sans solution aucune.
Enfin, l'absence de volant capacitif oblige toujours à donner des impulsions sur le volant, sans quoi la voiture vous punira sans ménagement. Sur les modèles récents, une caméra intérieure vous observe et permet de ne plus forcer autant sur le manche, mais elle ne fonctionne pas de nuit et beaucoup trouvent le système bien trop intrusif -impossible de boire ou de manger en conduisant, sous peine de sanctions.
Ces dégradations successives nous avaient d'ailleurs pousser à alerter la marque via un article complet sur le sujet, ce qui nous avait fallu quelques critiques (car l'AP de Tesla reste un des plus fiables du marché et c'est toujours le cas), mais nous avions pourtant totalement assumé notre position, car l'implémentation n'était plus au niveau face à la concurrence -le système de BMW, par exemple, offre une bien meilleure expérience de conduite.
Une nouvelle limitation sur le Model Y 2025
Sur le Model Y 2025, que nous avons testé récemment, Tesla a encore changé le fonctionnement de l'Autopilot et pas pour le meilleur !
Jusqu'à présent, si vous changiez de voie de circulation (sur autoroute par exemple), l'Autopilot se désactivait mais conservait le régulateur de vitesse. Il fallait -certes- ré-enclancher l'AP à chaque dépassement (quand la concurrence le fait automatiquement), mais au moins, vous n'étiez pas obligé de jouer avec les pédales. Il était aussi possible d'activer seulement le régulateur ou l'AP (1 ou 2 clics).
Désormais, il faut choisir avant de partir, si un clic sur le volant enclanche l'autopilot ou le régulateur, mais les deux ne peuvent plus cohabiter ! Il n'y a plus de double-clic non plus. En clair, si vous changez de voie manuellement, la voiture va freiner et désactiver également le régulateur adaptatif, qu'il sera impossible de réactiver sans AP.
Certains pourraient y voir ici une incitation forcée à prendre l'option AEP (Autopilot amélioré) car une fois l'option activée (3800€ tout de même !), la voiture change de voie automatiquement, sans devoir réactiver l'AP manuellement. Cela étant, cette fonctionnalité est plutôt lente et très prudente, ce qui oblige parfois à doubler manuellement, et à subir ce nouveau comportement...