Alors que la plupart des constructeurs accélèrent sur l’électrique, Seat fait un choix inverse. La marque espagnole ne prévoit pas de modèle 100 % électrique avant la prochaine décennie. Une décision motivée par la rentabilité, même si elle pourrait lui coûter des parts de marché à long terme.
L’électrique, mais pas tout de suite
Seat n’est pas pressée. Contrairement à Cupra, sa marque sœur, qui a déjà lancé plusieurs modèles électriques comme la Born ou le Tavascan, Seat repousse l’échéance. Wayne Griffiths, PDG de Seat et Cupra, a confirmé que la marque espagnole ne lancera pas de voiture électrique avant 2030. La raison est simple : l’électrique, pour l’instant, n’est pas assez rentable.
En 2019, Seat avait pourtant présenté le concept el-Born, qui devait marquer son entrée dans l’électrique. Mais au final, c’est Cupra qui en a hérité sous le nom de Born. Depuis, Seat n’a pas cherché à développer d’autre modèle à batterie, préférant se concentrer sur ses hybrides rechargeables, comme la Leon PHEV. Une manière d’attendre que le marché évolue et que les coûts de production baissent.
Un pari économique
En fait, Seat ne veut pas se lancer dans l’électrique à perte. La marque a vendu 310 000 voitures en 2024, soit une hausse de 7,5 %, et son objectif est de rester rentable. Pour que Seat ait un avenir, nous devons avoir un avenir électrique, reconnaît Wayne Griffiths, tout en précisant que cela ne doit pas se faire au détriment des finances de l’entreprise.
Dans ce contexte, l’idée d’un modèle électrique Seat basé sur la future Volkswagen ID.1 ou ID.2 reste sur la table, mais rien n’est acté. La plateforme MEB Small, qui servira à ces modèles, pourrait être utilisée par Seat, mais pas avant plusieurs années.
Une stratégie risquée ?
Le marché de l’électrique évolue rapidement. En 2024, les ventes de voitures à batterie ont encore augmenté, même si le rythme ralentit à cause des prix élevés et des infrastructures de recharge encore insuffisantes. Rappelons que l’Union Européenne prévoit d’interdire la vente de voitures thermiques en 2035, ce qui laisse encore du temps à Seat, mais pas tant que ça, le temps file vite.
En attendant, c’est Cupra qui porte l’électrification du groupe Seat, avec un nouveau modèle, le Raval, prévu pour 2026. Seat, de son côté, continue de miser sur ses modèles thermiques et hybrides, prolongeant leur durée de vie au maximum. Une stratégie prudente, qui pourrait s’avérer payante si le marché reste instable. Mais à trop attendre, Seat pourrait aussi prendre du retard sur ses concurrents déjà bien engagés dans la transition. Que pensez-vous de cette approche ?
