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Tesla : une « chute des ventes » à relativiser ? La Renault 5 toujours en tête

Par Vincent Lautier - Publié le

En mars 2025, Tesla retrouve la deuxième place du marché électrique en France avec son Model Y. Pas mal pour une marque dont les ventes sont censées s’effondrer ? Un résultat à mettre en perspective avec l’arrivée du nouveau modèle. La Renault 5, elle, continue de dominer le marché.

Tesla : une « chute des ventes » à relativiser ? La Renault 5 toujours en tête


2 3180 Tesla immatriculées en mars 2025



Les chiffres du mois de mars 2025 publiés par AAA Data, et relayés par Numerama, montrent un marché électrique en baisse de 14 % par rapport à mars 2024. Cette chute globale peut s'expliquer : l’année dernière, les livraisons du leasing social et des modèles commandés avec le bonus écologique atteignaient leur pic. Dans ce contexte, Tesla parvient pourtant à hisser son Model Y à la deuxième place des ventes de voitures électriques en France avec 2 318 immatriculations.



Si ce chiffre représente une baisse de 37 % par rapport à mars 2024, il faut garder en tête que les livraisons de la nouvelle génération de Model Y viennent à peine de commencer. Le constructeur a également écoulé les derniers stocks de l’ancien modèle avec des remises, ce qui permet un rebond partiel après un début d’année en demi-teinte.

Certains observateurs (moi le premier, parfois) ont pu relayer un peu vite un « effondrement » des ventes Tesla. Mais ces données doivent être replacées dans leur contexte : entre transition logistique, attente des nouveaux modèles, et effet mécanique de la fin du bonus, les raisons d’un creux sont nombreuses, et peut-être temporaires. Il ne serait pas étonnant de voir les chiffres grimper de nouveau dès le second trimestre.

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Les effets limités du boycott anti-Tesla



Autre élément à relativiser : les actions de boycott ou les critiques qui ciblent Tesla et Elon Musk n’ont, pour l’instant, peut-être pas de véritable impact massif sur les ventes françaises. Si les tensions s’expriment parfois par des actions violentes et clairement condamnables (détériorations de superchargeurs, menaces inacceptables sur des propriétaires, voitures brûlées ou endommagées) cela ne semble pas freiner les acheteurs dans les faits. Ces actions sont probablement anecdotiques face à la dynamique commerciale de la marque, même si elles ont forcément un impact sur les utilisateurs de Tesla, qui subissent eux, très injustement ces actions problématiques.

Le cas du Model 3, en revanche, est peut-être plus préoccupant, avec seulement 819 immatriculations et une 9ᵉ place au classement. Mais ici aussi, la fin du bonus écologique joue un rôle majeur. Quant aux Model S et X, ils sont désormais anecdotiques : à peine 12 Model X et 8 Model S ont été immatriculés en mars, relégués loin derrière les modèles grand public.

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Renault 5 : solide leader du marché électrique



Dans ce contexte, la Renault 5 e-tech s’impose avec constance. Avec 3 340 immatriculations en mars, elle reste en tête des ventes, confirmant son succès depuis sa commercialisation. C’est son deuxième meilleur mois après décembre 2024, et c'est un résultat d’autant plus impressionnant que le marché global est en repli. En cumulant les données du premier trimestre 2025, la Renault 5 enregistre 9 187 livraisons, très largement devant la Citroën ë-C3, deuxième avec 6 191 unités.



Le mois de février avait vu la Citroën ë-C3 prendre temporairement la tête, notamment grâce à une livraison accélérée des modèles commandés avant la fin du bonus. Mais cet effet ponctuel est désormais passé, et le rythme de croisière habituel reprend. La Renault 5 profite d’une image forte, d’un design attractif, et d’un bon positionnement tarifaire, ce qui lui permet, de fait, de s’imposer sur le segment des véhicules électriques abordables.

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Une dynamique à surveiller dans les prochains mois



Dans un marché électrique français toujours en transition, entre fin des aides, arrivée de nouveaux modèles, et durcissement des critères environnementaux, il est encore un peu tôt trop tôt pour tirer des conclusions définitives. La Renault 5 confirme quand même sa place de leader, mais Tesla n’est pas du tout à enterrer, bien, au contraire. Le Model Y, en particulier, pourrait très vite retrouver des volumes proches de ceux d’avant, une fois les livraisons de la nouvelle génération pleinement lancées.

Le printemps 2025 pourrait bien marquer le début d’un nouveau cycle, et redistribuer les cartes du marché.