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Voitures de fonction et abattement fiscal, le gouvernement serre la vis dès 2025

Par Vincent Lautier - Publié le

Depuis le 1er février 2025, toutes les voitures électriques de fonction ne bénéficient plus automatiquement de l'abattement fiscal. Seules celles affichant un score environnemental favorable y ont droit. De nombreux modèles sont de fait écartés, ce qui risque d’avoir un impact direct sur les flottes d’entreprise.

Voitures de fonction et abattement fiscal, le gouvernement serre la vis dès 2025


Moins d’avantages fiscaux pour certaines électriques



Jusqu’à récemment, posséder une voiture électrique de fonction permettait de bénéficier d'un abattement de 50 % sur l’avantage en nature imposable, limité à 2 000 € par an. Depuis le 1er février 2025, la règle a changé. Un abattement plus avantageux de 70 %, plafonné à 4 582 €, est désormais réservé aux véhicules affichant un bon score environnemental. Dans le cas contraire, c’est retour au régime classique, identique à celui des thermiques ou hybrides.

Concrètement, cette réforme est pensée pour cibler avant tout les modèles importés hors d’Europe, mais pas seulement. Certains véhicules électriques produits en Europe se retrouvent exclus à cause de leur forte empreinte carbone liée à la production, en particulier des grosses batteries.

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L’éco-score au centre du dispositif



Tout repose sur l’éco-score instauré fin 2023 pour attribuer le bonus écologique. Ce score prend en compte l’empreinte carbone de la fabrication, du transport et, dans une moindre mesure, la part de matériaux recyclés utilisés. Un arrêté publié en février 2025 a étendu ce critère au calcul des avantages en nature. Les voitures ne respectant pas ce seuil ne peuvent plus bénéficier d’un traitement fiscal allégé.

Seuls les véhicules attribués avant le 1er février 2025 échappent temporairement à cette réforme. Ils conservent l’ancien abattement de 50 %, sauf s’ils sont réaffectés à un nouveau salarié. À terme, tous les modèles concernés sortiront progressivement du dispositif avantageux.



Certains modèles très impactés



Parmi les véhicules européens qui perdent cet avantage, on retrouve par exemple l’Audi Q6 e-tron, la BMW i5 Touring, la Mercedes EQS ou encore la Porsche Taycan. L’empreinte carbone élevée de leur production a pesé lourd dans la balance.

Même constat pour de nombreux modèles asiatiques et américains : Tesla Model 3, Y AWD, Ford Mustang Mach-E, Hyundai Ioniq 5, Kia EV6, Dacia Spring ou encore plusieurs Smart et Nissan Ariya sortent également du dispositif. À terme, certaines marques comme BYD, Leapmotor ou MG pourraient même disparaître totalement des flottes françaises.

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Un impact immédiat sur les stratégies des entreprises



Avec ce changement, les flottes d’entreprise vont devoir revoir leur sélection de modèles. Finies les électriques bon marché produites en Chine ou les modèles premium à grosse batterie non éligibles. L’objectif est clair : privilégier les véhicules européens qui affichent une empreinte carbone maîtrisée.

Les gestionnaires de parcs, déjà confrontés à la hausse des coûts et à la réduction des aides publiques, devront donc faire des choix plus contraints. Certaines entreprises pourraient même pousser leurs salariés à opter pour d'autres solutions, comme le crédit mobilité, histoire d’éviter des frais supplémentaires.