C'est un coup de frein dans la course à la voiture autonome. Le groupe Stellantis (qui regroupe Peugeot, Citroën, Fiat, Jeep...) aurait décidé de mettre en pause son ambitieux projet de conduite autonome de niveau 3, "STLA AutoDrive". En cause : des coûts trop élevés et, surtout, des consommateurs qui n'ont tout simplement pas confiance.
La fin du rêve de la "voiture qui conduit toute seule"
Annoncé en grande pompe en début d'année, le programme "STLA AutoDrive" devait permettre aux futurs véhicules du groupe d'atteindre le niveau 3 d'autonomie. Concrètement, c'est la capacité pour le conducteur de lâcher le volant et de quitter la route des yeux dans certaines conditions (typiquement, les bouchons sur autoroute) pourfaire tout autre chose, comme lire ses mails.
Selon l'agence Reuters, qui cite plusieurs sources internes, ce projet a été mis en suspens. Stellantis a confirmé que la technologie n'avait pas été lancée, évoquant une "demande de marché actuellement limitée".
Des consommateurs "effrayés" par la technologie
Cette "demande limitée" est un doux euphémisme. Selon une récente étude de l'association américaine AAA, 61% des conducteurs se disent "effrayés" à l'idée de monter dans une voiture autonome. Seuls 13% d'entre eux font confiance à cette technologie.
Pire encore, ce sentiment de méfiance a augmenté ces dernières années. Les constructeurs automobiles font face à un mur : le grand public n'est tout simplement pas prêt à laisser le contrôle total de sa voiture à un ordinateur.
On en dit quoi ?
C'est une décision franchement pragmatique et sans doute très sage de la part de Stellantis. Le mur de la réalité a frappé le rêve de la conduite autonome. Le fossé technologique, juridique et financier entre la conduite assistée de niveau 2 (le régulateur adaptatif intelligent, que tout le monde propose) et la "vraie" autonomie de niveau 3 (où la responsabilité en cas d'accident bascule du conducteur au constructeur) est gigantesque.
Même si on est là sur une technologie d’avenir, qui finira par s’imposer, et plutôt que de continuer à investir des milliards dans une technologie complexe, coûteuse et qui fait peur aux clients, Stellantis a préféré appuyer sur le bouton "pause". Ils concentreront probablement leurs efforts sur l'amélioration des aides à la conduite de niveau 2, qui, elles, sont réellement utiles et demandées par les consommateurs. C’est une décision qui pourrait bien être suivie par d'autres constructeurs. De votre côté, monter dans une voiture qui conduit toute seule, sans avoir à regarder la route, ça vous inspirerait confiance ou peur ?