Avis de tempête pour Stellantis. Le géant de l'automobile (Peugeot, Citroën, Fiat...) a annoncé ce matin une perte nette de 2,3 milliards d'euros pour le premier semestre 2025, bien loin des bénéfices attendus. En cause : des ventes en berne, les tarifs douaniers américains et une énorme provision exceptionnelle.
Des résultats bien en dessous des attentes
C'est une annonce qui a pris les marchés par surprise. Alors que les analystes attendaient un bénéfice de plus de 2 milliards d'euros, Stellantis a dévoilé des résultats préliminaires catastrophiques. Le groupe affiche une perte nette de 2,3 milliards d'euros sur les six premiers mois de l'année.
Le chiffre d'affaires est lui aussi en forte baisse, de 12,5% sur un an, pour atteindre 74,3 milliards d'euros. Le constructeur a également "brûlé" 3 milliards d'euros de cash sur la période.
Les raisons de la douche froide
Pour expliquer cette contre-performance, Stellantis avance plusieurs raisons. D'abord, une chute des ventes sur ses marchés les plus rentables : -25% aux États-Unis et -6% en Europe au deuxième trimestre.
Le groupe pointe aussi du doigt "les premiers effets des nouveaux tarifs douaniers américains", qui lui auraient déjà coûté 300 millions d'euros. Enfin, il explique être dans une phase de "transition" en Europe, avec de nouveaux modèles comme la C3 ou la Grande Panda qui ne sont pas encore à plein régime.
Le "nettoyage" du nouveau PDG
Mais la principale raison de cette perte abyssale est ailleurs. Stellantis a en effet passé une provision exceptionnelle de 3,3 milliards d'euros. Cette charge est liée à "l'annulation de certains programmes" et à la "dépréciation de plateformes".
C'est une pratique connue dans le monde de l'entreprise sous le nom de "kitchen sinking". Le nouveau PDG, Antonio Filosa, qui vient de remplacer Carlos Tavares, fait le grand "nettoyage" en passant toutes les mauvaises nouvelles d'un coup. Une manière de repartir sur des bases saines et de s'assurer que les prochains résultats paraîtront meilleurs.
On en dit quoi ?
Après des années de profits records sous l'ère Tavares, c'est un retour brutal à la réalité pour Stellantis. L'arrivée d'un nouveau PDG est souvent l'occasion de faire le ménage et d'acter les échecs du passé. En annulant des programmes et en dépréciant des plateformes, le groupe admet que certains choix stratégiques de ces dernières années n'étaient pas les bons.
Le nouveau PDG, Antonio Filosa, a donc un défi immense devant lui. Il doit non seulement redresser la barre financièrement, mais aussi rationaliser un portefeuille de quinze marques aux identités parfois floues, et surtout, accélérer le virage vers l'électrique dans un contexte de concurrence chinoise féroce et de guerres commerciales.
Cette perte spectaculaire est un électrochoc, probablement nécessaire, pour forcer le groupe à se réinventer en profondeur. Et vous, cette mauvaise passe pour les constructeurs européens, ça vous inquiète ?
Pour suivre les grandes manœuvres de l'industrie automobile, le mieux est encore de nous suivre sur notre compte Threads !
