C'est un rétropédalage important. Ram, la marque de pick-ups du groupe Stellantis, a annoncé la semaine dernière l'annulation de son projet de Ram 1500 REV 100% électrique. La raison invoquée : une demande plus faible que prévu pour les gros pick-ups à batterie.
Un projet sans cesse repoussé, puis annulé
Annoncé en grandes pompes, en particulier lors du Super Bowl, le Ram 1500 REV devait être la réponse de Stellantis aux Ford F-150 Lightning et autres Tesla Cybertruck. Mais le projet a connu de multiples retards, sa date de lancement passant de 2024 à 2027, avant d'être finalement totalement abandonné.
La raison officielle, confirmée par un porte-parole, est le "ralentissement de la demande pour les pick-ups 100% électriques en Amérique du Nord". Les ventes des modèles concurrents ont en effet été plus faibles qu'attendu, les acheteurs traditionnels de ce type de véhicule restant très sceptiques sur l'autonomie, en particulier en cas de remorquage.
Place à l'électrique "à prolongateur d'autonomie"
Ram ne renonce pas pour autant à l'électrification, mais change radicalement de stratégie. La marque va désormais se concentrer sur une version REEV (Range-Extended Electric Vehicle) de son pick-up. Il s'agit d'un véhicule dont les roues sont entraînées par un moteur électrique, mais qui embarque un moteur à essence V6 dont le seul rôle est de recharger la batterie, comme un générateur.
De manière assez confuse, ce modèle, qui devait initialement s'appeler "Ramcharger", a été rebaptisé "Ram 1500 REV", reprenant du coup le nom de la version 100% électrique qui vient d'être annulée. Une manière de ne pas annuler les campagnes de marketing déjà engagées sur ce nom probablement.
Le nouveau patron de Stellantis change de cap
Cette décision fait partie d’un changement de stratégie plus large impulsé par le nouveau PDG de Stellantis, Antonio Filosa. Ce dernier a clairement indiqué vouloir ralentir sur les projets tout-électriques jugés trop risqués et revenir à des modèles qui répondent à la demande actuelle des consommateurs.
Le contexte politique américain, moins favorable aux subventions pour les véhicules électriques, a sans doute également pesé dans la balance. Ford et General Motors ont d'ailleurs récemment annoncé des retards similaires pour leurs propres projets de pick-ups électriques.
On en dit quoi ?
C'est un retour en arrière brutal pour le marché de la voiture électrique. Si la transition semble bien engagée pour les citadines et les SUV familiaux, électrifier le segment très particulier et très américain des "full-size pickups" s'avère bien plus compliqué, surtout en ce moment.
Plutôt que de s'entêter à lancer un produit coûteux pour lequel la demande est incertaine, le constructeur pivote vers une solution hybride "prolongateur d'autonomie" qui semblerait plus adaptée aux usages de sa clientèle. C'est un retour en arrière qui pourrait bien inspirer d'autres constructeurs. Et vous, un pick-up électrique, vous pensez que c'est une bonne idée ou que c’est casse gueule ?
