Le patron de Stellantis et Ferrari, John Elkann, va effectuer un an de travaux d’intérêt général en Italie. En cause : une affaire de fraude fiscale autour de l’héritage de sa grand-mère Marella Caracciolo, estimé à près d’un milliard d’euros.
Un accord pour éviter la case tribunal
John Elkann a conclu le 8 septembre un accord à l’amiable avec le fisc italien pour clore un dossier de fraude fiscale lié à la succession de sa grand-mère. Résultat : une amende de 183 millions d’euros, et une peine d’un an de travaux d’intérêt général, validée par le parquet de Turin.
La loi italienne permet en effet d’échapper à un procès en cas de régularisation complète, sans pour autant impliquer une reconnaissance de culpabilité. Elkann a donc opté pour la voie de la mise à l’épreuve, une forme de compromis judiciaire qui reste à valider par le juge d’instruction.
Un héritage à un milliard, une résidence douteuse
L’enquête remonte à la mort de Marella Caracciolo, veuve de Gianni Agnelli. Officiellement résidente en Suisse depuis les années 70, elle aurait en réalité vécu en Italie depuis 2010. Cette discordance aurait permis à ses héritiers directs, John, Lapo et Ginevra Elkann, d’éviter l’impôt sur les successions, pour un montant estimé à près d’un milliard d’euros. Le fisc a pointé un “plan criminel” dans le but d’échapper à la législation italienne. Les Elkann ont fini par régler 183 millions d’euros, évitant la saisie de nouveaux biens.
Famille Agnelli : guerre ouverte autour de l’héritage
En parallèle du volet fiscal, la famille continue de se déchirer. Margherita Agnelli, mère des Elkann, conteste toujours les dispositions de la succession et estime que ses autres enfants, issus d’un second mariage, ont été lésés. Une procédure civile est en cours à Turin. Pour elle, l’accord fiscal acté serait un aveu implicite de manœuvres douteuses. De son côté, la défense rejette toute reconnaissance de responsabilité et parle d’une solution pragmatique pour tourner la page.
Un dirigeant fragilisé chez Stellantis
L’affaire ne tombe pas au bon moment. Stellantis a enregistré une perte nette de 2,3 milliards d’euros au premier semestre 2025. Le départ du CEO Carlos Tavares en février dernier a aussi créé un vide, désormais comblé par Antonio Filosa. Si Elkann garde la main sur la holding Exor et Ferrari (en meilleure forme financière), l’image d’un président contraint de faire des TIG dans un centre pour personnes âgées ou une structure sociale fait un peu tache. Et renforce les interrogations sur l’indulgence de la justice pour les héritiers bien conseillés.